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    Me Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale, ancien premier ministre, challenger du candidat Boni Yayi au second tour de la présidentielle de 2006

     

    Porte-parole de l’Union fait la Nation,

     

    Au nombre des partis membres de l’Union fait la Nation (Un), tous représentés ici : le Prd, le Madep, la Rb, Force Clé, et le Psd, auxquels s’est joint le Mds. Au nom de toutes ces formations politiques, je voudrais d’abord dire merci à tous les manifestants qui ont pris sur leur temps et leurs activités pour témoigner de leur solidarité. Je voudrais les féliciter pour l’ordre et la discipline qui ont caractérisé cette manifestation.

    Je voudrais aussi remercier et féliciter les forces de l’ordre qui ont compris que l’intimidation ne …qui donc, nous ont fait cette marche en tant que citoyens conscients et responsables. Mes chers amis ici présents. Monsieur le Préfet cela fait bientôt 20 ans que le Bénin est revenu à la démocratie, est revenu aux libertés. Savez-vous à quel prix ? Des Béninois sont morts dans ce combat ; des Béninois ont été en prison dans ce combat ; des Béninois ont fui leur pays dans ce combat pour la liberté et c’est le fruit de ce combat dont nous jouissons ici après avoir consacré à la conférence nationale, sa pérennité   et son inviolabilité. Mais voici que depuis 3 ans et demi, le Bénin se trouve encore face au démon qu’il a cru avoir exorcisé à la conférence nationale. Vous ne pouvez plus dormir en paix chez vous ; vous avez peur. Même vous, les agents des forces de l’ordre, même vous le commandement. Il y a un proverbe Yoruba qui dit : « Kpanchan To Nan Iya Inlé, O Wa Lo Oké, Lo Wa Nan Iyao » (Le chicotte qui a battu la première femme est toujours suspendue. Elle battra la nouvelle femme). Nous ne voulons plus de ça et c’est pour ça que nous nous sommes battus pour revenir à la démocratie. Alors, je pose la question. Est-ce que c’est normal qu’un maire, qui a été élu, soit mis en prison pour 2 millions de FCFA qui ne sont pas prouvés, qui sont contestés, qu’il a proposé de restituer ?  Je vous pose la question, c’est votre conscience que j’interpelle. Est-ce qu’il est normal qu’il soit privé de liberté, éloigné de sa femme, de ses enfants, de ses concitoyens, pendant que,(oui pendant que, je le dis au gouvernement) il y a des pilleurs de l’économie nationale sont en liberté. Je le dis parce que je veux qu’on me poursuive. Ils savent que je sortirai les preuves, c’est pour ça qu’ils ne disent rien. Le ministre Fagnon a volé des centaines de millions à la Sonapra. Est-ce que vous trouvez normal que celui-ci soit en liberté, qu’il joue les ministres pendant qu’un pauvre petit maire, d’une petite commune est enfermé ? J’interpelle encore votre conscience. Nous avons fait plusieurs élections dans ce pays, en 91, en 96, en 2001, en 2003, en 2008. Il n’y a jamais eu de désordre. Il a suffi que Yayi Boni arrive pour qu’on retrouve ici dans notre pays, la violence électorale, la violence post électorale. Où allons-nous ? Si nous, nous n’étions pas des responsables, nous qui sommes ici présents. Si nous n’étions pas des responsables, si nous avions mis le doigt dans l’engrenage de la violence comme Yayi Boni, où en serait notre pays aujourd’hui ? Je voudrais vous citer quelques exemples. En 2006, vous, messieurs du commandement. Vous savez l’ambiance qui régnait dans cette ville, dans ce département de l’Ouémé et du Plateau et dans une bonne partie du Bénin ; c'est-à-dire l’ambiance qui a régné aux lendemains des élections. Si nous n’étions pas des responsables, si n’avions pas calmé la fureur des populations, est ce que Yayi Boni serait assis dans le fauteuil où il est assis là. Bien qu’il ait été élu, aux élections législatives qui ont suivi, ça a été la bagarre  ici à Porto-Novo, bagarre provoquée par les siens et mis en prison de ses adversaires. Bien qu’il ait été élu, les élections municipales sont arrivées et il refuse d’installer ceux qui ont été régulièrement déclarés élus, sous prétexte que ces partisans ont fait de recours à la Cour suprême, alors que la loi dit qu’il faut d’abord installer ceux qui ont été déclaré élus par la Cena et qu’on attende ensuite la Cour suprême. Est-ce que vous trouvez normal cela ?

    Monsieur le Préfet, messieurs du commandement, nous sommes en train d’aller droit dans le mur et c’est pour cela que nous avons saisi la journée d’aujourd’hui, 12 octobre, non seulement pour interpeller la conscience des concitoyens, mais aussi la conscience internationale pour dire : ce que nous voulons au Bénin, ce sont des missions de développement, ce sont des missions économiques. Nous ne voulons pas des missions de paix au Bénin. Nous ne voulons pas des missions de règlement de conflit au Bénin (…) si on veut des missions de développement, si on veut des missions économiques, il faut instaurer d’abord dans le Bénin d’aujourd’hui, un climat de paix, un climat de tolérance, un climat de justice. On ne peut pas arrêter un maire tout simplement parce qu’on veut prendre sa place à la mairie. Ce n’est pas normal. Voilà en gros la raison de la marche que nous faisons aujourd’hui. Vous voyez, nous sommes venus tous parce que nous avons compris que la liberté est essentielle. Vous avez derrière moi, Léhady Soglo. Vous avez derrière moi, le président Fagbohoun. Vous avez à côté de moi,  Lazare Sèhouéto. Vous avez plus loin Fikara Sacca. Vous avez le président Idji, vous avez Edayé, Montcho, Zossou. Tous ceux-là, c’est le Bénin ça. C’est le vrai Bénin que vous voyez là. Ils sont tous venus. Ils ont laissé leurs activités parce qu’ils estiment que c’est important. Ils ne voudraient pas marcher demain pour vous mettre en liberté vous aussi qui nous recevez aujourd’hui. Nous voulons que le droit soit respecté et cela nous unit. Vous pouvez être tranquilles, mes chers amis qui êtes venus. Nous ne nous diviserons pas sur l’essentiel. Nous irons jusqu’au bout de ce que nous avons commencé. Il n’aura qu’un seul parti, l’Union fait la Nation. Il n’aura qu’un seul candidat aux élections présidentielles. Car, nous voulons le départ de Yayi Boni »

     

     

     


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    Me Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale, ancien premier ministre, challenger du candidat Boni Yayi au second tour de la présidentielle de 2006

     

    Porte-parole de l’Union fait la Nation,

     

    Au nombre des partis membres de l’Union fait la Nation (Un), tous représentés ici : le Prd, le Madep, la Rb, Force Clé, et le Psd, auxquels s’est joint le Mds. Au nom de toutes ces formations politiques, je voudrais d’abord dire merci à tous les manifestants qui ont pris sur leur temps et leurs activités pour témoigner de leur solidarité. Je voudrais les féliciter pour l’ordre et la discipline qui ont caractérisé cette manifestation.

    Je voudrais aussi remercier et féliciter les forces de l’ordre qui ont compris que l’intimidation ne …qui donc, nous ont fait cette marche en tant que citoyens conscients et responsables. Mes chers amis ici présents. Monsieur le Préfet cela fait bientôt 20 ans que le Bénin est revenu à la démocratie, est revenu aux libertés. Savez-vous à quel prix ? Des Béninois sont morts dans ce combat ; des Béninois ont été en prison dans ce combat ; des Béninois ont fui leur pays dans ce combat pour la liberté et c’est le fruit de ce combat dont nous jouissons ici après avoir consacré à la conférence nationale, sa pérennité   et son inviolabilité. Mais voici que depuis 3 ans et demi, le Bénin se trouve encore face au démon qu’il a cru avoir exorcisé à la conférence nationale. Vous ne pouvez plus dormir en paix chez vous ; vous avez peur. Même vous, les agents des forces de l’ordre, même vous le commandement. Il y a un proverbe Yoruba qui dit : « Kpanchan To Nan Iya Inlé, O Wa Lo Oké, Lo Wa Nan Iyao » (Le chicotte qui a battu la première femme est toujours suspendue. Elle battra la nouvelle femme). Nous ne voulons plus de ça et c’est pour ça que nous nous sommes battus pour revenir à la démocratie. Alors, je pose la question. Est-ce que c’est normal qu’un maire, qui a été élu, soit mis en prison pour 2 millions de FCFA qui ne sont pas prouvés, qui sont contestés, qu’il a proposé de restituer ?  Je vous pose la question, c’est votre conscience que j’interpelle. Est-ce qu’il est normal qu’il soit privé de liberté, éloigné de sa femme, de ses enfants, de ses concitoyens, pendant que,(oui pendant que, je le dis au gouvernement) il y a des pilleurs de l’économie nationale sont en liberté. Je le dis parce que je veux qu’on me poursuive. Ils savent que je sortirai les preuves, c’est pour ça qu’ils ne disent rien. Le ministre Fagnon a volé des centaines de millions à la Sonapra. Est-ce que vous trouvez normal que celui-ci soit en liberté, qu’il joue les ministres pendant qu’un pauvre petit maire, d’une petite commune est enfermé ? J’interpelle encore votre conscience. Nous avons fait plusieurs élections dans ce pays, en 91, en 96, en 2001, en 2003, en 2008. Il n’y a jamais eu de désordre. Il a suffi que Yayi Boni arrive pour qu’on retrouve ici dans notre pays, la violence électorale, la violence post électorale. Où allons-nous ? Si nous, nous n’étions pas des responsables, nous qui sommes ici présents. Si nous n’étions pas des responsables, si nous avions mis le doigt dans l’engrenage de la violence comme Yayi Boni, où en serait notre pays aujourd’hui ? Je voudrais vous citer quelques exemples. En 2006, vous, messieurs du commandement. Vous savez l’ambiance qui régnait dans cette ville, dans ce département de l’Ouémé et du Plateau et dans une bonne partie du Bénin ; c'est-à-dire l’ambiance qui a régné aux lendemains des élections. Si nous n’étions pas des responsables, si n’avions pas calmé la fureur des populations, est ce que Yayi Boni serait assis dans le fauteuil où il est assis là. Bien qu’il ait été élu, aux élections législatives qui ont suivi, ça a été la bagarre  ici à Porto-Novo, bagarre provoquée par les siens et mis en prison de ses adversaires. Bien qu’il ait été élu, les élections municipales sont arrivées et il refuse d’installer ceux qui ont été régulièrement déclarés élus, sous prétexte que ces partisans ont fait de recours à la Cour suprême, alors que la loi dit qu’il faut d’abord installer ceux qui ont été déclaré élus par la Cena et qu’on attende ensuite la Cour suprême. Est-ce que vous trouvez normal cela ?

    Monsieur le Préfet, messieurs du commandement, nous sommes en train d’aller droit dans le mur et c’est pour cela que nous avons saisi la journée d’aujourd’hui, 12 octobre, non seulement pour interpeller la conscience des concitoyens, mais aussi la conscience internationale pour dire : ce que nous voulons au Bénin, ce sont des missions de développement, ce sont des missions économiques. Nous ne voulons pas des missions de paix au Bénin. Nous ne voulons pas des missions de règlement de conflit au Bénin (…) si on veut des missions de développement, si on veut des missions économiques, il faut instaurer d’abord dans le Bénin d’aujourd’hui, un climat de paix, un climat de tolérance, un climat de justice. On ne peut pas arrêter un maire tout simplement parce qu’on veut prendre sa place à la mairie. Ce n’est pas normal. Voilà en gros la raison de la marche que nous faisons aujourd’hui. Vous voyez, nous sommes venus tous parce que nous avons compris que la liberté est essentielle. Vous avez derrière moi, Léhady Soglo. Vous avez derrière moi, le président Fagbohoun. Vous avez à côté de moi,  Lazare Sèhouéto. Vous avez plus loin Fikara Sacca. Vous avez le président Idji, vous avez Edayé, Montcho, Zossou. Tous ceux-là, c’est le Bénin ça. C’est le vrai Bénin que vous voyez là. Ils sont tous venus. Ils ont laissé leurs activités parce qu’ils estiment que c’est important. Ils ne voudraient pas marcher demain pour vous mettre en liberté vous aussi qui nous recevez aujourd’hui. Nous voulons que le droit soit respecté et cela nous unit. Vous pouvez être tranquilles, mes chers amis qui êtes venus. Nous ne nous diviserons pas sur l’essentiel. Nous irons jusqu’au bout de ce que nous avons commencé. Il n’aura qu’un seul parti, l’Union fait la Nation. Il n’aura qu’un seul candidat aux élections présidentielles. Car, nous voulons le départ de Yayi Boni »

     

     

     


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  • Faux médicaments

    L'appel de Cotonou lancé

    Des chefs d'Etat sous les auspices de la Fondation Jaques Chrirac s'engage pour la lutte contre les faux médicaments. hier ils ont lancé un  appel au Palais des Congrès de Cotonou

     


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  • Congestion portuaire en Afrique de l’Ouest et du Centre <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } -->

    Congestion portuaire en Afrique de l’Ouest et du Centre

    Des approches de solution

    Les ports des pays de l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre font face de multiples problèmes. Au nombre des problèmes, on peut citer la corruption qui ne facilite pas les investissements pérennes et encourage la perte de fiscalité pour les économies des Etats et le mécontentement public des acteurs. A ce problème majeur s’ajoute la congestion portuaire. Ce problème a été débattu au cours des plénières de la deuxième journée du symposium de Cotonou et des ateliers hier. Selon le Coordonnateur Régional Ssatp pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, M. Yao Adzigbey dans les pays de développement, les ports constituent un maillon clé du développement économique. D’après ses explications, les effets de la congestion au niveau des ports affectent la programmation des transports maritimes. Pour lui, la congestion demeure un problème épineux croissant, en raison de l’inefficacité et de l’attitude liée aux activités de maximisation de la rente dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. La congestion entrave aussi l’augmentation de la capacité portuaire. Pour régler ce problème, il préconise l’amélioration de l’efficacité, développer la capacité et acquérir des équipements modernes. Il préconise aussi la mise en place de rides positives. Selon lui, le problème de la congestion doit également se régler le long de la chaîne logistique. «Il est important d’adopter pour l’ensemble de la chaîne de logistique une approche qui minimise le transfert des problèmes d’un endroit à un autre. Développer des systèmes terrestres équipés d’infrastructures intermodales adéquates pourra contribuer à régler les problèmes de congestion des ports, améliorer la flexibilité aux chargeurs dans le choix des ports. Il faut améliorer les procédures douanières et autres formalités nécessaires dans les enceintes portuaires et le long du corridor par l’utilisation des «guichets uniques » informatisés et le programme Columbus d’utilisation des techniques TI », a conclu M. Yao Adzigbey.


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  • Erosion côtière au Bénin

     

    Djondji déloge ses morts

     

    Victimes de l’érosion côtière, les populations de Djondji au Bénin ont, il y a quelques semaines, été contraintes de déloger les dépouilles de leurs défunts parents que les flots menacent d’emporter.

     

    Christophe D. ASSOGBA

     

    Jonché de cocotiers, le village de Djondji dans l’arrondissement de Djègbadji dans la commune de Ouidah, ville historique située à environ quarante kilomètres de Cotonou, la métropole économique du Bénin, est en ruines. Assis  dans un coin, à même le sol, un homme la quarantaine, un chapeau posé sur sa tête, lave à l’aide d’une éponge des ossements qu’il venait de soustraire d’une tombe. A côté de lui, une femme dans la quarantaine aussi, range soigneusement des ossements dans un sac de jute qu’elle venait de sécher au soleil.  Un peu plus loin, un jeune homme récupère de l’eau de mer dans une bassine renflée qu’il porte vers un homme, la cinquante,  assis sur un tronc de cocotier en train de toiletter des ossements d’un défunt. Le travail des uns et des autres est rythmé par les bruits incessants des vagues marines, comme une musique de fond à laquelle se mêlent leurs bavardages absorbés par leurs tâches. Des regards tristes, anxieux, pensifs témoignent de la douleur de leur travail. «La mer a ravagé nos maisons et envahi notre cimetière. Des tombes ont été englouties par les eaux. Moi,  j’ai eu la chance que la tombe de ma mère défunte n’a pas encore été avalée par l’océan. J’ai donc déterré les ossements de la défunte que je suis en train de laver afin de l’enterrer ailleurs», confie Michel Kpanou, pêcheur, le visage triste.

    Michel est loin d’être le seul dans ce cas. La quasi-totalité des familles du village ont été contraintes de déloger leurs défunts afin d’éviter que la mer ne les emportent comme c’est le cas pour certaines tombes déjà englouties. Les habitants récupèrent les squelettes de leurs défunts qu’ils lavent à l’eau et sèchent au soleil avant d’aller les enterrer dans un autre endroit plus en sécurité, loin de la mer. «Vous voyez ici les squelettes de mon feu père mort il y a de cela quinze ans. La mer a failli emporter la tombe. J’ai donc vite récupéré les ossements que je vais enterrer ailleurs», a déclaré Jean Sossavi, pêcheur et cultivateur. «J’ai tout perdu. Ma maison est complètement détruite. De plus, les tombes de mes parents ont été avalées par la mer», renchérit Samuel Mèdjan, pêcheur.

    En effet, les populations de Djondji vivent cette année les moments les plus difficiles de leur existence. Comme pour se venger d’elles, la mer, en colère, s’est déchaînée et l’érosion est en train de ravager le village occasionnant de nombreux dégâts.  Plus de 40 habitations ont été entièrement  détruites au cours du mois de mai 2009. Même le cimetière subit les affres de l’érosion.

     

    «…Nous ne pouvons pas abandonner notre village...»

     

    Situé en bordure de la mer, le village de  Djondji est habité depuis des lustres par des populations de pêcheurs. Menacée par l’érosion côtière, cette localité risque dans quelques années, si rien n’est fait pour freiner l’avancée des eaux, de disparaître de la carte du Bénin comme les quartiers Donatin, Tokplégbé, Finagnon, Akpakpa-Dodomey et Jak à Cotonou, selon une étude publiée en 2007 par l’International Institute for Environment and Economic Development (IIED), un organisme britannique. L’artiste musicien Ebawadé originaire de Djondji a ses parents qui vivent près de la mer depuis plus de cinquante ans. «L’érosion nous menace, confie-t-il. Nous avons envie de partir d’ici mais ne pouvons pas puisque c’est notre village. Nous ne pouvons pas abandonner notre village. C’est notre identité. C’est ici que nos parents nous ont mis au monde, qu’ils ont été enterrés mais malheureusement certains emportés par la mer. C’est ici que nos enfants sont nés. Si nous quittons ici, à quel village allons-nous appartenir ? J’appelle les autorités à notre secours». «Djondji, c’est la terre de nos ancêtres et nous ne pouvons pas quitter ici. La mer était loin de nous quand moi j’étais enfant. Aujourd’hui, elle s’est rapprochée et nous envahie. Il faut que les autorités nous aident à trouver une solution», lance Samuel visiblement dépassé par le désastre. Un appel entendu puisque le président Boni Yayi  s’est rendu à Djondji  le 08 juin 2009 pour constater les dégâts de l’érosion côtière et apporter son soutien aux sinistrés. Selon les explications fournies au président Boni Yayi par les populations,  cette érosion est due à la fermeture de l’embouchure entre le fleuve Mono et l'océan Atlantique située dans ce village. «Si on procède à  l’ouverture de  l’embouchure du fleuve, on aura plus ce problème», a dit l’artiste musicien Ebawadé à Boni Yayi. Selon Gilbert Medjè,  président du Front Uni de lutte contre l’avancée de la mer (FULAM), une association  qui s’est battue pour faire arrêter le prélèvement du sable marin à des fins économiques, on ne doit pas s’arrêter seulement à l’ouverture de l’embouchure du fleuve. «L’ouverture de l’embouchure ne va faire que atténuer ou déplacer le phénomène. Il faut réaliser des épis le long de la côte béninoise depuis Cotonou Est jusqu’à Hilacondji», déclare-t-il. Une solution préconisée aussi par l’IIED face à la menace de l’érosion imputable aux changements climatiques.


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