• 3ème Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide


    Le point des discussions au niveau des neuf tables rondes

    Neuf tables rondes parallèles ont meublé les travaux du 3ème Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide. La première table ronde a porté sur le premier principe de la Déclaration de Paris : l'Appropriation.  Au cours de cette table ronde, les participants ont centré leurs propos sur la responsabilité démocratique et la qualité des politiques et des systèmes nationaux. De l'avis général des participants à ce panel, les instances parlementaires, les collectivités locales, la société civile et les organisations du secteur privé doivent être associés plus étroitement aux efforts à travers le renforcement de leurs capacités. Il a été également souhaité l'accès à l'information de développement. De nombreux communicateurs ont insisté sur le fait que les capacités ne se limitent pas aux capacités humaines. Elles dépendent également de la qualité des politiques, des institutions et de la gouvernance. «Il convient de suivre une approche systématique en matière de renforcement des capacités, appuyée par une assistance technique adaptée à la demande et dans laquelle la coopération Sud-Sud et triangulaire peut jouer  un rôle crucial». Le débat a aussi porté sur les conditionnalités. Certains participants ont estimé que la conditionnalité est un obstacle à l'appropriation tandis que d'autres ont fait savoir que l'appropriation peut-être renforcée en «liant les programmes d'aide à des principes fondamentaux tels que l'égalité entre hommes et femmes, le respect des droits de l'homme et la démocratie. De l'avis général, les conditions doivent être mutuellement convenus. En ce qui concerne la seconde table ronde sur le principe de l'Alignement, les participants notamment des experts ont fait observer que l'alignement nécessite une relation de confiance et que la conditionnalité était la meilleure preuve d'un manque de confiance. Ils ont aussi estimé que le dialogue, terrain d'entente entre les bailleurs de fonds et les partenaires a été trop limité, superficiel et fragmentaire et ont évoqué la «nécessité de forger une nouvelle relation d'aide fondée sur un véritable partenariat». Au cours des débats, de nombreux participants ont exprimé leur amertume face au refus des bailleurs de fonds d'utiliser les systèmes nationaux. Certains participants se sont déclarés préoccupés par l'insuffisance d'aide  fournie. La table ronde 3 ouverte avec un groupe de rock et un film sur le thème défini par les coprésidents Keith Muhakanzi de l'Ouganda et Ingrid Gabriela de l'Allemagne. Les débats ont porté sur de nombreuses questions comme la division du travail, le renforcement des capacités. S'agissant de la division du travail, Talaat Abdel-Marek a déclaré que « l'autoroute du développement est de plus en plus fréquenté et il faut de nouvelles règles de la circulation ». Les participants ont fait constaté que les thèmes tels que les droits de l'homme, l'égalité des sexes, l'environnement ne sont pas pris en compte dans la Déclaration de Paris. Ils ont également soulevé toute une liste de problème d'harmonisation : cadres juridiques divergents, exercice de la responsabilité des bailleurs de fonds, manque de coordination. Dans la salle de réunion 2  de Accra international conférence centre pleine comme un œuf, les participants à la table ronde 4 ont échangé sur la gestion axée sur les résultats, un des principes de la Déclaration de Paris. Au cours des discussions, les participants ont été nombreux à considérer que les résultats de développement avaient été étroitement considérés sous l'angle du développement économique, pratiquement sans tenir compte des questions des droits de l'homme et ceux des femmes. Sur le plan de la responsabilité mutuelle, thème de la table ronde 5, Mary Robinson a noté dans son introduction liminaire que les conclusions du rapport d'évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration de Paris, la responsabilité mutuelle demeure l'élément le moins bien compris de l'efficacité de l'aide au développement. Les participants à ce panel ont été d'accords sur les obstacles au renforcement de la responsabilité mutuelle. Ils ont également défini les mesures spéciales à prendre : renforcer le rôle des pays partenaires et rééquilibrer le rapport de forces entre ces pays et les bailleurs de fonds, localiser la politique d'aide, améliorer la transparence et la régularité des flux d'aide et améliorer la qualité des données utilisées pour les décisions en matière de développement. La société civile était à l'honneur à la table ronde 6. Principale acteur du Forum d'Accra, la société civile a formulé des recommandations spécifiques  sur les modalités de collaboration avec elle et les moyens dont ses organisations peuvent bénéficier pour devenir des acteurs plus efficaces. «L'une des caractéristiques du Forum d'Accra a été la large participation des organisations de la société civile», a déclaré Antonio Tujan, président du Groupe de coordination des organisations de la société civile. Les participants à ce panel ont reconnu le bien fondée  et le rôle crucial  des Osc dans le processus de développement et ont souhaité qu'elle soit pris en compte dans l'architecture de l'aide au développement.  S'agissant de la table 7 sur la fragilité et conflit, les participants ont indiqué que les pays qui ont plus besoin d'aide sont les Etats fragiles. Le point de vue général est que l'aide soit être disponible rapidement pour créer une «dividende de paix» en mettant l'accent sur la reconstruction des institutions d'Etats et la nécessité de faire face aux besoins immédiats de survie des pauvres. Consacrée à la mise en œuvre de la Déclaration de Paris au niveau sectoriel, la Table ronde 8 présidée et animée par Ricardo Arias du Honduras et Anders Nordstrom de la Suède a attiré une large participation comme celle de la société civile.  Au cours du débat animé par un groupe de 11 experts, des exemples ont été examinés dans les secteurs tels que l'éducation, la santé, l'infrastructure et l'agriculture. Les participants ont reconnu que des progrès ont été accomplis dans tous  les secteurs sauf dans l'agriculture où l'aide n'est pas plus efficace et a diminué de près de 50% au cours de la dernière décennie. De l'avis des participants à cette table ronde, il faut adopter une approche programme globale pour examiner ensemble tous les secteurs de façon à améliorer la cohérence, à faire des arbitrages et à prendre en compte les facteurs intersectoriels et macroéconomiques. «Il importe également de nouer des partenariats au-delà des administrations centrales, avec les collectivités locales, les organisations professionnelles, les organisations de la société civile et les partenaires privées». Les participants ont souligné avec force qu'une approche sectorielle n'est pas un instrument de financement efficace. La table ronde 9 sur l'architecture de l'aide a permis aux participants d'insister sur le fait que les bailleurs de fonds doivent souscrire aux déclarations et  accords internationaux en matière d'aide. Ils ont aussi insisté sur la nécessité d'intégrer les fonds destinés  à des programmes d'envergure mondiale dans les plans nationaux et de faire en sorte que ces fonds servent à renforcer les capacités et les institutions dans différents secteurs. Ils ont enfin reconnu que les organisations de la société civile portent plusieurs casquettes et qu'il faut étudier le rôle qu'elle devait jouer dans la nouvelle architecture de l'aide.

     


    Christophe D. ASSOGBA, depuis Accra,  Ghana

     


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  • 3ème forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide au développement


    Plus de 1000 délégués évaluent la Déclaration de Paris

     Le centre international des conférences d'Accra abrite le 3ème  Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide au développement. C'est la première conseillère du président de la République du Ghana, John Kuffor, Mme Mary Chinery-Hesse  qui a procédé à l'ouverture des travaux. C'était hier en présence de nombreux officiels et délégations étrangers.

    Christophe D. ASSOGBA, depuis Accra

    Le 3ème forum de haut niveau  sur l'efficacité de l'aide qui se tient dans la capitale ghanéenne réuni les membres de la communauté du développement, des représentants des gouvernements des pays partenaires, des institutions d'aide et des banques de développement, des institutions internationales, des fondations privées et la société civile. Tous ces acteurs de développement se réunissent pour faire le bilan de la mise en œuvre de la Déclaration de Paris et pour prévoir la poursuite et l'intensification  de leurs efforts en vue d'améliorer l'efficacité de l'aide. En 2005, la communauté internationale a entériné la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide.  Ce texte est un engagement de tous les acteurs de développement pour une meilleure gestion des aides. Le présent forum vise donc à évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements pris à Paris en 2005. il est aussi question d'identifier  les problèmes et de déterminer les mesures essentielles que les donateurs et les pays partenaires pourront prendre pour faire de nouveaux progrès dans l'amélioration de l'efficacité de l'aide.  Procédant à l'ouverture des travaux,  la conseillère principale du président John Kuffor du Ghana,  Mme Mary Chinery-Hesse  a fait l'historique de la Déclaration de Paris. Elle a souhaité  de profondes réflexions sur la Déclaration de Paris. «I behoves us to access the utility of the Paris Declaration by making a judgement on its clarity, relevance and coherence and by examining the enabling environment for the implementation of the commitments», a laissé entendre Mrs Mary Chinery-Hesse. Au total neuf tables rondes permettront à plus de 1000 participants  d'échanger sur différentes thématiques impliquant l'aide au développement. La première table ronde a rapport à l'appropriation par les pays  tandis que la seconde et troisième  table ronde se penchera respectivement  sur les enjeux et l'avenir  l'alignement et l'harmonisation de l'aide ainsi que sa répartition.  Les autres tables rondes porteront sur la gestion axée sur les résultats, le rôle de la société civile dans l'amélioration de l'efficacité de l'aide, l'efficacité de l'aide dans les situation de fragilité et de conflit, l'évolution de l'architecture de l'aide et l'amélioration des résultats en appliquant la Déclaration de Paris au niveau sectoriel. En outre, il est important de retenir qu'à ce forum, les ministres et les dirigeants d'institutions  présents vont approfondir le programme concernant l'efficacité de l'aide en entérinant le Programme d'action d'Accra. Au cours de la réunion des ministres et des représentants d'institutions internationales, les discussions vont porter sur le cheminement qui a abouti à la tenue de ce forum, les difficultés liées aux procédures et aux choix des politiques  dans l'amélioration  de la qualité de l'aide et des résultats en matière de développement, des progrès réalisées dans la mise en œuvre de la Déclaration de Paris  et de l'établissement des partenariats pour la réforme de l'aide. Les différents panels de cette rencontre internationale serviront à promouvoir un dialogue susceptible de faire progresser le processus de renforcement de l'efficacité de l'aide et d'aider à définir les voies à suivre dans ce domaine. Et en matière de voie à suivre les organisations de la société civile entendent apporter un grain de sel afin que le Programme d'Action d'accra serve de déclic pour une meilleure gestion de l'efficacité de l'aide au développement.

    Encadré


    Les cinq principes de la Déclaration de Paris


    Appropriation


    Les pays partenaires exercent une réelle maîtrise sur leurs politiques et stratégies de développement et assurent la coordination de l'action à l'appui du développement
    Alignement
    Les donateurs font reposer l'ensemble de leur soutien sur les stratégies nationales de développement, les institutions et les procédures des pays partenaires
    Harmonisation
    Les actions des donateurs sont mieux harmonisées et plus transparentes, et permettent une plus grande efficacité collective.
    Gestion axée sur les résultats
    Gérer les ressources et améliorer le processus de décision en vue d'obtenir des résultats
    Responsabilité mutuelle
    Les donateurs et les pays partenaires sont responsables des résultats obtenus en matière de développement.

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  • Entretien avec Mme Denise Mignawande Diakité, Assistante de Programme à la Maison de la Société Civile
    «Il faut que les pays africains  sachent sérier l'aide qui les aidera à se passer de l'aide»


    Rencontrer à Accra au Ghana en marge du forum de la société civile sur l'efficacité de l'aide au développement, Mme Denise Mignawande Diakité, parle des retombées de cette rencontre préparatoire des organisations de la société civile (Osc) au 3ème forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide internationale et des attitudes que les  pays africains doivent désormais adopter face à l'aide au développement qui, selon elle,  dans le conteste actuel vaudrait mieux d'être supprimé.


    Présentez-vous ?
    Mme Denise Mignawande Diakité. Je suis du programme Oscar précisément de la maison de la Société civile.
    Vous êtes participante au forum de la société civile sur l'efficacité de l'aide au développement. Qu'est-ce qu'on peut retenir au terme de cette rencontre ?
    Je crois  qu'on peut retenir globalement deux choses au terme de ce forum. La première, c'est la mobilisation et la détermination des femmes à aller de l'avant, à se prononcer sur de grandes questions telles que l'efficacité de l'aide au développement. Cela est une première force de ce forum. La deuxième chose est une question de responsabilité qui revient aux femmes qui ont participé à ce forum, responsabilité dans la diffusion de l'information et dans la communication parce que pour susciter le dialogue, ce n'est pas avec la poignée de femmes présentes ici mais c'est une question de partage de l'information, de chercher l'information. Ce que nous avons reçu ici nous devons chercher à l'améliorer, à nous approprier le contenu et à le diffuser le plus largement possible. Je crois que c'est dans ce sens que nous allons faire une mobilisation de la base vers le haut et faire participer le plus grand nombre de femmes au dialogue sur des enjeux tels que l'efficacité de l'aide au développement.


    Le 3ème  forum sur l'efficacité de l'aide au développement succède à votre rencontre. Quel sera le plaidoyer des femmes ?
    On entend apporter beaucoup notamment sur des questions de renforcement des capacités et beaucoup plus sur la baisse du niveau du dialogue parce que tel que les femmes sont représentées, cela ne permet pas d'apporter beaucoup de voix par rapport à ce qui se dit. Donc la première chose est de baisser le niveau du dialogue. Je souhaite que ce dialogue  se mène dans sa forme la plus simple afin de faire participer toutes les femmes. Je crois que les femmes ont fait des recommandations sur tous les cinq principes de la Déclaration de Paris. Ceci sera porté par certaines femmes qui vont participé au forum.


    Une idée sur les recommandations qui seront soumises par les femmes ?
    La première recommandation que ces femmes ont faites a rapport aux réformes agraires puisque dans les pays africains la question de la sécurité alimentaire est d'actualité. Les femmes ont fait une recommandation par rapport à  l'aide qui soutient les réformes foncières, les systèmes fonciers. Elles ont fait également des recommandations par rapport à l'égalité du partage des rôles et le partage des fonctions dans les administrations publiques. Beaucoup de pourcentages liés à la  marginalisation des femmes dans les instances de décision ont été donnés : 10% dans les Assemblées nationales, 2% dans les ministères, 7% au gouvernement, bref les chiffres ont été donnés et il y a un grand plaidoyer par rapport au partage des rôles dans les fonctions. Parce que s'il y a efficacité de l'aide, il faut nécessairement que des femmes soient à des fonctions et quelles soient efficaces à ces instances, qu'elles soient représentées. Un des plaidoyers,  c'est de veiller au partage des rôles, des fonctions par rapport au suivi de l'efficacité de l'aide.
    Comment entrevoyez-vous le rôle des femmes dans la gestion de l'efficacité de l'aide ?
    Je crois que leur rôle commence déjà par l'appropriation du concept. Il ne sert à rien de dire que nous allons, nous allons... Il faut chercher à comprendre ce que c'est. Au-delà de l'appropriation, c'est dans la démarche maintenant que le travail va se ressentir. Il s'agira de faire des amendements, des recommandations et de participer à l'élaboration d'un nouveau consensus. Je crois que cela se fera par étape et la première étape qui est l'appropriation  du concept qui est déjà une détermination collective des femmes autour de cet enjeu, c'est déjà important.
    Que pensez-vous  en général de l'aide au développement ?
    S'il faut parler de manière plate, il faut dire qu'il faut simplement supprimer l'aide au développement. C'est un trop dire. Tel que ça se passe,  tel que l'aide est octroyé, je crois que cela vaudrait mieux qu'on l'a  supprime.  Mais,  si on ne peut pas l'a supprimé, il faut que les pays africains sachent sérier l'aide qui les aidera à  se passer de l'aide parce que quand on dit aide cela veut dire qu'il y a toujours une main tendue. S'il y a des systèmes qui renforcent les capacités et qui nous aident à nous passer de l'aide en général, je crois qu'il faut que nous analysons ces  voies qui vont nous permettre de nous débarrasser de l'aide au développement. C'est ce que je pense. L'aide au développement, c'est beaucoup de systèmes mis en jeu et il faut voir ce qui est profitable pour le pays.
    Est-ce à dire que les systèmes mis en jeu par les donateurs arrièrent les bénéficiaires ?
    C'est la conclusion à laquelle tout le monde est parvenu sinon ce forum n'aurait pas eu lieu. Quand on parle de l'efficacité de l'aide,  cela veut dire que l'aide n'était pas efficace ou à un certain niveau l'aide n'est pas une aide. Renforcer l'efficacité de l'aide, cela veut dire que ce n'était plus de l'aide. Je crois vraiment que le fait que les gens en ont pris conscience, ont commencé à en parler, à en imposer aux donateurs, c'est important dans un processus de changement  de l'aide au développement.
    Un mot de fin à l'endroit des femmes ?
    Pour finir, je dirais que c'est le moment pour toutes les femmes de chercher à comprendre, d'aller vers l'information, parce que, quoi qu'on dise, c'est les femmes qui ne sont pas informer des grands enjeux mondiaux, qui ne savent pas toujours ce qui se passe. Ce que j'ai vu ici  nous aguerri dans notre détermination  à toujours chercher l'information, à voir dans quelle mesure nous pouvons participer quel que soit notre niveau, quel que soit notre rôle, quelle que soit notre position dans la société  à toujours participer au dialogue les plus constructifs  pour notre pays.


    Propos recueillis par Christophe D. ASSOGBA depuis Accra au Ghana

     


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  • Entretien avec Mme Denise Mignawande Diakité, Assistante de Programme à la Maison de la Société Civile
    «Il faut que les pays africains  sachent sérier l'aide qui les aidera à se passer de l'aide»


    Rencontrer à Accra au Ghana en marge du forum de la société civile sur l'efficacité de l'aide au développement, Mme Denise Mignawande Diakité, parle des retombées de cette rencontre préparatoire des organisations de la société civile (Osc) au 3ème forum sur l'efficacité de l'aide internationale et des attitudes que les  pays africains doivent désormais adopter face à l'aide au développement qui, selon elle,  dans le conteste actuel vaudrait mieux d'être supprimé.


    Présentez-vous ?
    Mme Denise Mignawande Diakité. Je suis du programme Oscar précisément de la maison de la Société civile.
    Vous êtes participante au forum de la société civile sur l'efficacité de l'aide au développement. Qu'est-ce qu'on peut retenir au terme de cette rencontre ?
    Je crois  qu'on peut retenir globalement deux choses au terme de ce forum. La première, c'est la mobilisation et la détermination des femmes à aller de l'avant, à se prononcer sur de grandes questions telles que l'efficacité de l'aide au développement. Cela est une première force de ce forum. La deuxième chose est une question de responsabilité qui revient aux femmes qui ont participé à ce forum, responsabilité dans la diffusion de l'information et dans la communication parce que pour susciter le dialogue, ce n'est pas avec la poignée de femmes présentes ici mais c'est une question de partage de l'information, de chercher l'information. Ce que nous avons reçu ici nous devons chercher à l'améliorer, à nous approprier le contenu et à le diffuser le plus largement possible. Je crois que c'est dans ce sens que nous allons faire une mobilisation de la base vers le haut et faire participer le plus grand nombre de femmes au dialogue sur des enjeux tels que l'efficacité de l'aide au développement.
    Le 3ème  forum sur l'efficacité de l'aide au développement succède à votre rencontre. Quel sera le plaidoyer des femmes ?
    On entend apporter beaucoup notamment sur des questions de renforcement des capacités et beaucoup plus sur la baisse du niveau du dialogue parce que tel que les femmes sont représentées, cela ne permet pas d'apporter beaucoup de voix par rapport à ce qui se dit. Donc la première chose est de baisser le niveau du dialogue. Je souhaite que ce dialogue  se mène dans sa forme la plus simple afin de faire participer toutes les femmes. Je crois que les femmes ont fait des recommandations sur tous les cinq principes de la Déclaration de Paris. Ceci sera porté par certaines femmes qui vont participé au forum.
    Une idée sur les recommandations qui seront soumises par les femmes ?
    La première recommandation que ces femmes ont faites a rapport aux réformes agraires puisque dans les pays africains la question de la sécurité alimentaire est d'actualité. Les femmes ont fait une recommandation par rapport à  l'aide qui soutient les réformes foncières, les systèmes fonciers. Elles ont fait également des recommandations par rapport à l'égalité du partage des rôles et le partage des fonctions dans les administrations publiques. Beaucoup de pourcentages liés à la  marginalisation des femmes dans les instances de décision ont été donnés : 10% dans les Assemblées nationales, 2% dans les ministères, 7% au gouvernement, bref les chiffres ont été donnés et il y a un grand plaidoyer par rapport au partage des rôles dans les fonctions. Parce que s'il y a efficacité de l'aide, il faut nécessairement que des femmes soient à des fonctions et quelles soient efficaces à ces instances, qu'elles soient représentées. Un des plaidoyers,  c'est de veiller au partage des rôles, des fonctions par rapport au suivi de l'efficacité de l'aide.
    Comment entrevoyez-vous le rôle des femmes dans la gestion de l'efficacité de l'aide ?
    Je crois que leur rôle commence déjà par l'appropriation du concept. Il ne sert à rien de dire que nous allons, nous allons... Il faut chercher à comprendre ce que c'est. Au-delà de l'appropriation, c'est dans la démarche maintenant que le travail va se ressentir. Il s'agira de faire des amendements, des recommandations et de participer à l'élaboration d'un nouveau consensus. Je crois que cela se fera par étape et la première étape qui est l'appropriation  du concept qui est déjà une détermination collective des femmes autour de cet enjeu, c'est déjà important.
    Que pensez-vous  en général de l'aide au développement ?
    S'il faut parler de manière plate, il faut dire qu'il faut simplement supprimer l'aide au développement. C'est un trop dire. Tel que ça se passe,  tel que l'aide est octroyé, je crois que cela vaudrait mieux qu'on l'a  supprime.  Mais,  si on ne peut pas l'a supprimé, il faut que les pays africains sachent sérier l'aide qui les aidera à  se passer de l'aide parce que quand on dit aide cela veut dire qu'il y a toujours une main tendue. S'il y a des systèmes qui renforcent les capacités et qui nous aident à nous passer de l'aide en général, je crois qu'il faut que nous analysons ces  voies qui vont nous permettre de nous débarrasser de l'aide au développement. C'est ce que je pense. L'aide au développement, c'est beaucoup de systèmes mis en jeu et il faut voir ce qui est profitable pour le pays.
    Est-ce à dire que les systèmes mis en jeu par les donateurs arrièrent les bénéficiaires ?
    C'est la conclusion à laquelle tout le monde est parvenu sinon ce forum n'aurait pas eu lieu. Quand on parle de l'efficacité de l'aide,  cela veut dire que l'aide n'était pas efficace ou à un certain niveau l'aide n'est pas une aide. Renforcer l'efficacité de l'aide, cela veut dire que ce n'était plus de l'aide. Je crois vraiment que le fait que les gens en ont pris conscience, ont commencé à en parler, à en imposer aux donateurs, c'est important dans un processus de changement  de l'aide au développement.
    Un mot de fin à l'endroit des femmes ?
    Pour finir, je dirais que c'est le moment pour toutes les femmes de chercher à comprendre, d'aller vers l'information, parce que, quoi qu'on dise, c'est les femmes qui ne sont pas informer des grands enjeux mondiaux, qui ne savent pas toujours ce qui se passe. Ce que j'ai vu ici  nous aguerri dans notre détermination  à toujours chercher l'information, à voir dans quelle mesure nous pouvons participer quel que soit notre niveau, quel que soit notre rôle, quelle que soit notre position dans la société  à toujours participer au dialogue les plus constructifs  pour notre pays.
    Propos recueillis par Christophe D. ASSOGBA depuis Accra au Ghana

     


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    Les rideaux sont tombés le lundi dernier sur le Forum de la société civile sur l'efficacité de l'aide au développement. Au terme de deux jours  travaux, d'importantes recommandations ont été faites.

     

    En prélude au 3ème forum sur l'efficacité de l'aide qui se tient depuis hier au centre international des conférence de Accra au Ghana, les organisations de la société civile se sont rencontre pour peaufiner des stratégies afin de faire entendre leur au lors de cette rencontre d'évaluation de la Déclaration de Paris. Pendant deux jours, les travaux qui se sont déroulés au Ecole supérieur de Physique d'Accra ont permis à plus de 200 participants notamment des femmes d'échanger, de se concerter et d'harmoniser leur points de vue sur les actions à mener en vue de faire passer leur voix au cours du forum sur l'évaluation de la Déclaration de Paris de 2005. il s'agit pour ces acteurs de la société civile de s'entendre pour défendre la cause de la société civile oubliée dans les Différents principes de la Déclaration de Paris. En fait, les organisations de la société civile se considèrent comme des acteurs de développement et ne sauraient être laissé pour compte dans la gestion des aides au développement. Elles estiment qu'elles travaillent à la base avec les populations et qu'elles ont doivent avoir un  droit de regard dans la gestion sur toute la ligne aides au développement. Un point de vue partagé par les participants qui ont formulé des recommandations qui seront soumis à la rencontre d'Accra. Les participants souhaitent l'amélioration des aides liées aux réformes agraires afin que les paysans puissent accroître la productivité agricole dans les pays sous-développés. A cela s'ajoute l'égalité du partage des rôles et le partage des fonctions dans les administrations publiques. Les femmes présentes à ce forum souhaitent qu'elles aient plus de chance d'accéder à des fonctions. Ces différentes recommandations seront présentées lors du forum d'Accra.

     

    Christophe D. ASSOGBA depuis Accra


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