• Entretien avec Mme Denise Mignawande Diakité, Assistante de Programme à la Maison de la Société Civile: «Il faut que les pays africains sachent sérier l’aide qui les aidera à se passer de l’


    Entretien avec Mme Denise Mignawande Diakité, Assistante de Programme à la Maison de la Société Civile
    «Il faut que les pays africains  sachent sérier l'aide qui les aidera à se passer de l'aide»


    Rencontrer à Accra au Ghana en marge du forum de la société civile sur l'efficacité de l'aide au développement, Mme Denise Mignawande Diakité, parle des retombées de cette rencontre préparatoire des organisations de la société civile (Osc) au 3ème forum sur l'efficacité de l'aide internationale et des attitudes que les  pays africains doivent désormais adopter face à l'aide au développement qui, selon elle,  dans le conteste actuel vaudrait mieux d'être supprimé.


    Présentez-vous ?
    Mme Denise Mignawande Diakité. Je suis du programme Oscar précisément de la maison de la Société civile.
    Vous êtes participante au forum de la société civile sur l'efficacité de l'aide au développement. Qu'est-ce qu'on peut retenir au terme de cette rencontre ?
    Je crois  qu'on peut retenir globalement deux choses au terme de ce forum. La première, c'est la mobilisation et la détermination des femmes à aller de l'avant, à se prononcer sur de grandes questions telles que l'efficacité de l'aide au développement. Cela est une première force de ce forum. La deuxième chose est une question de responsabilité qui revient aux femmes qui ont participé à ce forum, responsabilité dans la diffusion de l'information et dans la communication parce que pour susciter le dialogue, ce n'est pas avec la poignée de femmes présentes ici mais c'est une question de partage de l'information, de chercher l'information. Ce que nous avons reçu ici nous devons chercher à l'améliorer, à nous approprier le contenu et à le diffuser le plus largement possible. Je crois que c'est dans ce sens que nous allons faire une mobilisation de la base vers le haut et faire participer le plus grand nombre de femmes au dialogue sur des enjeux tels que l'efficacité de l'aide au développement.
    Le 3ème  forum sur l'efficacité de l'aide au développement succède à votre rencontre. Quel sera le plaidoyer des femmes ?
    On entend apporter beaucoup notamment sur des questions de renforcement des capacités et beaucoup plus sur la baisse du niveau du dialogue parce que tel que les femmes sont représentées, cela ne permet pas d'apporter beaucoup de voix par rapport à ce qui se dit. Donc la première chose est de baisser le niveau du dialogue. Je souhaite que ce dialogue  se mène dans sa forme la plus simple afin de faire participer toutes les femmes. Je crois que les femmes ont fait des recommandations sur tous les cinq principes de la Déclaration de Paris. Ceci sera porté par certaines femmes qui vont participé au forum.
    Une idée sur les recommandations qui seront soumises par les femmes ?
    La première recommandation que ces femmes ont faites a rapport aux réformes agraires puisque dans les pays africains la question de la sécurité alimentaire est d'actualité. Les femmes ont fait une recommandation par rapport à  l'aide qui soutient les réformes foncières, les systèmes fonciers. Elles ont fait également des recommandations par rapport à l'égalité du partage des rôles et le partage des fonctions dans les administrations publiques. Beaucoup de pourcentages liés à la  marginalisation des femmes dans les instances de décision ont été donnés : 10% dans les Assemblées nationales, 2% dans les ministères, 7% au gouvernement, bref les chiffres ont été donnés et il y a un grand plaidoyer par rapport au partage des rôles dans les fonctions. Parce que s'il y a efficacité de l'aide, il faut nécessairement que des femmes soient à des fonctions et quelles soient efficaces à ces instances, qu'elles soient représentées. Un des plaidoyers,  c'est de veiller au partage des rôles, des fonctions par rapport au suivi de l'efficacité de l'aide.
    Comment entrevoyez-vous le rôle des femmes dans la gestion de l'efficacité de l'aide ?
    Je crois que leur rôle commence déjà par l'appropriation du concept. Il ne sert à rien de dire que nous allons, nous allons... Il faut chercher à comprendre ce que c'est. Au-delà de l'appropriation, c'est dans la démarche maintenant que le travail va se ressentir. Il s'agira de faire des amendements, des recommandations et de participer à l'élaboration d'un nouveau consensus. Je crois que cela se fera par étape et la première étape qui est l'appropriation  du concept qui est déjà une détermination collective des femmes autour de cet enjeu, c'est déjà important.
    Que pensez-vous  en général de l'aide au développement ?
    S'il faut parler de manière plate, il faut dire qu'il faut simplement supprimer l'aide au développement. C'est un trop dire. Tel que ça se passe,  tel que l'aide est octroyé, je crois que cela vaudrait mieux qu'on l'a  supprime.  Mais,  si on ne peut pas l'a supprimé, il faut que les pays africains sachent sérier l'aide qui les aidera à  se passer de l'aide parce que quand on dit aide cela veut dire qu'il y a toujours une main tendue. S'il y a des systèmes qui renforcent les capacités et qui nous aident à nous passer de l'aide en général, je crois qu'il faut que nous analysons ces  voies qui vont nous permettre de nous débarrasser de l'aide au développement. C'est ce que je pense. L'aide au développement, c'est beaucoup de systèmes mis en jeu et il faut voir ce qui est profitable pour le pays.
    Est-ce à dire que les systèmes mis en jeu par les donateurs arrièrent les bénéficiaires ?
    C'est la conclusion à laquelle tout le monde est parvenu sinon ce forum n'aurait pas eu lieu. Quand on parle de l'efficacité de l'aide,  cela veut dire que l'aide n'était pas efficace ou à un certain niveau l'aide n'est pas une aide. Renforcer l'efficacité de l'aide, cela veut dire que ce n'était plus de l'aide. Je crois vraiment que le fait que les gens en ont pris conscience, ont commencé à en parler, à en imposer aux donateurs, c'est important dans un processus de changement  de l'aide au développement.
    Un mot de fin à l'endroit des femmes ?
    Pour finir, je dirais que c'est le moment pour toutes les femmes de chercher à comprendre, d'aller vers l'information, parce que, quoi qu'on dise, c'est les femmes qui ne sont pas informer des grands enjeux mondiaux, qui ne savent pas toujours ce qui se passe. Ce que j'ai vu ici  nous aguerri dans notre détermination  à toujours chercher l'information, à voir dans quelle mesure nous pouvons participer quel que soit notre niveau, quel que soit notre rôle, quelle que soit notre position dans la société  à toujours participer au dialogue les plus constructifs  pour notre pays.
    Propos recueillis par Christophe D. ASSOGBA depuis Accra au Ghana

     


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