• Décision de la Cour sur la crise au Parlement

    Un acte qui sauve le gouvernement

    La Cour Constitutionnelle a rendu une décision sur la crise au Parlement. Dans sa décision, la Cour Constitutionnelle appelle les députés à jouer la mission pour laquelle ils ont été mandatés par le peuple. Autrement dit, les sept sages de la Haute juridiction invitent les représentants du peuple à reprendre le travail. Qu'ils vous souviennent que les députés ont à plusieurs reprises boycotté l'hémicycle et rejeté le vote de certaines lois importantes pour la lutte contre l'érosion côtière et la pauvreté des populations béninoises. C'est le cas des lois de ratification afin de bénéficier de ressources financières pour lutter contre l'érosion au niveau de la zone Est de Cotonou. Les quelques  plénières organisées au Parlement pour l'étude, l'adoption et  le vote de certaines lois chères au gouvernement du Dr Boni Yayi ont accouché de report sine die.  Face à cette situation de blocage des activités parlementaires par les députés membres du G4, G13 et Force  Clé qui réclament l'installation de tous les conseils communaux du pays notamment dans les localités où les Forces cauris pour un Bénin émergent n'ont pas pu obtenir la majorité lors des dernières consultations électorales, la Cour Constitutionnelle a tranché et dit le droit. La Haute instance de juridiction du pays demande aux députés de vaquer à leur occupation. Au fait,  dans la décision de la Cour, l'installation des conseils communaux n'a rien à voir avec le vote des lois à l'Assemblée. A y voir de près, la décision des sages de la Cour dirigée par Me Robert Dossou apporte de l'eau au moulin du gouvernement et de nombreux hommes politiques proches du pouvoir actuel qui estiment que les revendications des députés contestataires est un faux prétexte  pour saper les actions du gouvernement du Dr Boni Yayi. A l'analyse, on peut dire que l'acte posé par les membres de la Cour Constitutionnelle est salutaire pour le gouvernement à bout de souffle face à la situation. Il est vrai que la décision de la Cour n'oblige pas les députés à voter les lois précédemment reportées sine die mais leur indique leurs responsabilités et la mission à eux confiée par le peuple. C'est d'ailleurs pourquoi le chef de l'Etat, le Dr Boni Yayi très conscient des manœuvres politiques des adversaires d'en face et pour éviter la déstabilisation de son pouvoir a pris l'ordonnance qu'il faut pour sauver les financements qui vont échapper au pays du fait de la position tranchée des députés.

     

     

    Christophe ASSOGBA


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  • Blocage du dossier d'évacuation sanitaire de Dénis Tétégan par le ministre de la justice<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />Gustave Anani Kassa continu t-il d'être avocat malgré son appartenance au gouvernement Informer et prendre à témoin l'opinion publique nationale et internationale  sur le flou qui règne autour du dossier de l'évacuation sanitaire de Dénis Tétégan, cité dans l'affaire de détournement  à la BOA Bénin et  incarcéré à la prison civile de Porto-Novo depuis  fin 2004. C'est le but de la conférence de presse donné  lundi dernier 21 juillet 2008 par Maître Paul Kato Atita,  avocat conseil du détenu dans son cabinet à Cotonou.  Selon le conférencier, le ministre de la justice Gustave Anani  Kassa serait au cœur dudit flou.Hugues Elphège Patinvoh (collaborateur)« Je dépose le tablier, j'en appel aux amis, à ceux qui ont l'amour de la vie, ceux qui ont quelque intérêt à ce que l'on ne confonde pas le criminel et la vie du criminel pour que l'évacuation sanitaire de mon client Dénis Tétégan soit une réalité ». C'est le cri de détresse  qu'a lancé  maître Kato Atita au cours de sa conférence de presse. Selon lui,  des forces invisibles seraient entrain de le pousser à bout et l'empêche de mener ce dossier  à terme. En effet,  suite à l'alerte médiatique qu'il a donnée en mars dernier sur l'état de santé très critique de son client et qui implique son évacuation sanitaire en urgence, les démarches entreprises en direction du médiateur, du ministère de la santé et même du chef de l'Etat ont eu une  suite favorable sauf au niveau du ministre de la justice Gustave Anani Kassa. Deux médecins ont été commis par le ministre de la santé au fin d'informer le gouvernement sur l'état de santé du détenu. Le professeur Agboton a été également commis pour examiner et analyser en qualité d'expert les conclusions de ces examens. Aux dires de l'homme de droit, toutes les conditions sont remplies pour que son client soit évacué. Les rapports de ces expertises et contre expertise ont été régulièrement envoyés par le ministre de la santé à son collègue de la justice depuis le 10 juin.  Malheureusement depuis lors, rien n'a filtré du ministère de la justice. Or le garde des sceaux est  seule habileté à formuler la demande d'évacuation. « Depuis le 10 juin que le ministre de la santé a saisi son collègue de la justice à ce jour, je ne sais rien de ce qui se passe. Tantôt, le ministre dit avoir reçu, tantôt, il n'a pas reçu. Mais il s'agit de deux ministres ; il y a donc certainement quelqu'un qui  ne dit pas la vérité » s'est exclamé l'avocat du détenu Tétégan avant de déclarer qu'il serait allé jusqu'à écrire le ministre de la santé malgré lui,  afin d'avoir la preuve de ce qu'il a réellement transmis le dossier à son collègue de la justice. Une fois cela fait, une copie est encore une fois envoyée au garde des sceaux et jusqu'à aujourd'hui sans suite. Or souligne l'avocat, c'est une obligation pour l'Etat de faire évacuer et de soigner un détenu et non son avocat. En conclusion, maître Kato Atita pointe un doit accusateur sur le ministre de la justice et sollicite encore une fois la médiation du président de la république et celle de toute autre personne éprise de justice.Gustave Anani  Kassa continu t-il d'être avocat malgré son titre de ministre ?Le  blocage que connaît le dossier d'évacuation sanitaire du détenu Dénis Tétégan au niveau du ministère de la justice, suscite plusieurs interrogations. En effet, l'on se demande pourquoi ce dossier reste bloqué au ministère de la justice ? Le ministre de la justice aurait-il un intérêt particulier à ne pas  donner une suite favorable audit dossier ? Continu t-il d'être un avocat défenseur dans ce dossier malgré son appartenance au gouvernement ? Ces interrogations méritent des réponses et le ministre de la justice Gustave Anani  Kassa doit expliquer au peuple ce qui empêche son département ministériel  de faire ce qui est de son devoir. Il doit expliquer aux béninois s'il est ministre ou s'il continu d'être avocat conseil dans ledit dossier, car selon maître Kato Atita, avant qu'il ne soit nommé ministre, il a été avocat conseil de l'un des co-accusés à Dénis Tétégan contre ce dernier. Par conséquent, le chef de l'Etat doit se saisir personnellement du dossier et demandé des comptes à son ministre qui apparemment aux yeux de beaucoup de personnes serait entrain de servir deux intérêt à la fois 

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  • Mesures d'abaissement des prix des produits pétroliers face à la vie chère<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /> La Côte d'Ivoire met le gouvernement béninois en difficulté Médard gandonou Face à la chèreté de la vie consécutive à la crise de l'inflation importée dans les pays africains, chaque Etat y va de ses approches de solutions. Si au Bénin, le gouvernement a dû surseoir à toutes mesures de subventions des produits pétroliers en vigueur depuis plusieurs années pour faire prévaloir "la vérité des prix" sur le marché international afin de mieux investir dans le développement de l'agriculture, la Côte d'ivoire semble emprunter la voie opposée. Face à ces mesures prises dans le même contexte sous régional et économique, c'est le gouvernement béninois qui s'est fondé fondamentalement sur le contexte sous régional pour justifier ses mesures de hausse de prix qui semble être mis en difficulté. Aux termes d'un conseil de ministre extraordinaire tenu le dimanche dernier, le gouvernement ivoirien a annoncé la baisse des prix du gazole et du pétrole. 100 francs de moins sur le gazole, qui passe de 785 à 685 CFA le litre. Le pétrole lampant a vu son prix baisser de 55 Fcfa. Du fait donc de ces différentes mesures, le gouvernement ivoirien a accepté injecter environ 200 milliards de fcfa à titre de subventions. Au Bénin pourtant, c'est à une échelle infiniment moindre sur le budget national que le gouvernement s'est résolu à faire appliquer "la vérité des prix". Déjà, les syndicats béninois qui ont tenu à la bourse du travail de cotonou, un géant sit-in contre la chèreté de la vie et les dernières hausses de prix des produits pétroliers, approchés après ces mesures en côte d'Ivoire confient la légitimité de leur lutte, annonçant un durcissement de leur position dans les prochains jours. Avec ces mesures d'abaissement des prix en côte d'Ivoire, C'est donc un nouvel élément de référence qui entre en jeu entre les travailleurs béninois et leur gouvernement déjà fortement divisés sur les mesures de hausse des prix des produits pétroliers.

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  • Discours de Thomas Sankara

    à l'ONU le 4 octobre 1984


    Figure incomparable de la politique africaine et mondiale [1949-1987], radicalement insoumis à tous les paternalismes et docilisations pourtant plus sûrs placements en longévité politique post-coloniale, Thomas Sankara a légué aux générations futures la verve et l'énergie de l'espoir, l'emblème de la probité et la conscience historique de l'inaliénabilité de la lutte contre toutes oppressions. Prononcé lors de la 39ème Session de l'Assemblée Générale des Nation-Unies, le 4 octobre 1984, ce discours historique à n'en point douter, mérite de constituer l'humus fertilisant des nouvelles consciences en mouvement, avides de justice, de liberté, d'enrichissements mutuels. 
    22 ans déjà, les choses ont évolué dans le mauvais sens. Sankara assassiné. Les dictateurs africains sont bien accrochés à leur rôles d'affameurs de peuples soutenus par les lobbies occidentaux consommateurs des ressources naturelles et vendeurs d'armes. Le message des pays occidentaux vers ces dictateurs est clair :"Vendez-nous votre pétrole, nous vous vendrons nos armes pour entretenir l'instabilité de vos pays qui vous permettent de vous maintenir au pouvoir". 
    Le discours de thomas Sankara (source : http://www.afrikara.com/index.php ?page=contenu&am...)
    « Permettez, vous qui m'écoutez, que je le dise : je ne parle pas seulement au nom de mon Burkina Faso tant aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part.
    Je parle au nom de ces millions d'êtres qui sont dans les ghettos parce qu'ils ont la peau noire, ou qu'ils sont de cultures différentes et qui bénéficient d'un statut à peine supérieur à celui d'un animal.
    Je souffre au nom des Indiens massacrés, écrasés, humiliés et confinés depuis des siècles dans des réserves, afin qu'ils n'aspirent à aucun droit et que leur culture ne puisse s'enrichir en convolant en noces heureuses au contact d'autres cultures, y compris celle de l'envahisseur.
    Je m'exclame au nom des chômeurs d'un système structurellement injuste et conjoncturellement désaxé, réduits à ne percevoir de la vie que le reflet de celle des plus nantis.
    Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d'un système d'exploitation imposé par les mâles. En ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l'épanouissement total de la femme burkinabè. En retour, nous donnons en partage, à tous les pays, l'expérience positive que nous entreprenons avec des femmes désormais présentes à tous les échelons de l'appareil d'Etat et de la vie sociale au Burkina Faso. Des femmes qui luttent et proclament avec nous, que l'esclave qui n'est pas capable d'assumer sa révolte ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort.
    Cet esclave répondra seul de son malheur s'il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d'un maître qui prétend l'affranchir. Seule la lutte libère et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu'elles montent à l'assaut pour la conquête de leurs droits.
    Je parle au nom des mères de nos pays démunis qui voient mourir leurs enfants de paludisme ou de diarrhée, ignorant qu'il existe, pour les sauver, des moyens simples que la science des multinationales ne leur offre pas, préférant investir dans les laboratoires de cosmétiques et dans la chirurgie esthétique pour les caprices de quelques femmes ou d'hommes dont la coquetterie est menacée par les excès de calories de leurs repas trop riches et d'une régularité à vous donner, non, plutôt à nous donner, à nous autres du Sahel, le vertige. Ces moyens simples recommandés par l'OMS et l'UNICEF, nous avons décidé de les adopter et de les populariser.
    Je parle aussi au nom de l'enfant. L'enfant du pauvre qui a faim et louche furtivement vers l'abondance amoncelée dans une boutique pour riches. La boutique protégée par une épaisse vitre. La vitre défendue par une grille infranchissable. Et la grille gardée par un policier casqué, ganté et armé de matraque. Ce policier placé là par le père d'un autre enfant qui viendra se servir ou plutôt se faire servir parce que présentant toutes les garanties de représentativité et de normes capitalistiques du système.
    Je parle au nom des artistes - poètes, peintres, sculpteurs, musiciens, acteurs - hommes de bien qui voient leur art se prostituer pour l'alchimie des prestidigitations du show-business.
    Je crie au nom des journalistes qui sont réduits soit au silence, soit au mensonge, pour ne pas subir les dures lois du chômage.
    Je proteste au nom des sportifs du monde entier dont les muscles sont exploités par les systèmes politiques ou les négociants de l'esclavage moderne.
    Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l'humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes.
    C'est pourquoi je vibre naturellement au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d'une science accaparée par les marchands de canons. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par la destruction de la nature et à ces trente millions d'hommes qui vont mourir comme chaque année, abattus par la redoutable arme de la faim...
    Je m'élève ici au nom de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération, réellement. Sur cette tribune beaucoup m'ont précédé, d'autres viendront après moi. Mais seuls quelques-uns feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils peuvent se faire entendre. Oui, je veux donc parler au nom de tous les «  laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m'est étranger ».
    Quelle leçon d'humanisme.
     

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