• Opinion : Yayi Boni - l’épreuve du feu 20 août 2008

    Le 28 Juillet dernier, en début d'après-midi, le président Thomas Yayi Boni prenait un certain nombre d'ordonnances dans la stricte légalité constitutionnelle. Histoire de passer outre l'incapacité des députés d'atteindre le quorum requis dans le cadre de la ratification de divers accords de prêts à conclure avec les bailleurs de fonds dans la perspective d'en finir notamment avec la grave question de l'érosion côtière. Préoccupante question de l'érosion permanente de la côte Est de Cotonou à laquelle aucun de ses deux prédécesseurs, ces 15 dernières années durant, n'a su trouver les moyens de faire face. Ce faisant, le chef de l'Etat vient de donner une fois encore la preuve que pour lui, passe avant toute considération et autres calculs politiciens, l'intérêt des populations qui l'ont plébiscité à la magistrature suprême. Le manteau de fer Pour l'observateur averti des pratiques politiciennes au Bénin, certains groupes de députés déclarés ou non de l'opposition auront par des tractations et autres calculs sordides, choisi de faire chanter la haute Autorité, se disant qu'au finish, et quels que soient les cas de figure qui se présenteraient, ils auraient tout à gagner, en le poussant à bout, de report en report de l'acte de ratification desdits accords de prêts susceptibles de faire bénéficier à la nation d'un investissement de plus de 32 milliards de nos francs. Ou le chef de l'Etat prenait des ordonnances, et on lui faisait porter le manteau de dictateur taillé sur mesure depuis quelques temps. Ou il choisissait de ne pas user des prérogatives que lui confère l'article 68 de la constitution du 11 Décembre 1990, et adieu les grands travaux suscités par le stoppage de l'érosion de la côte Est de Cotonou, dont le maître d'œuvre aurait, tout compte fait, eu la palme et le feedback électoral aux prochaines présidentielles de mars 2011. Mais le président Yayi Boni a choisi de prendre ces ordonnances, dans le souci majeur de damer le pion aux mauvais génies de l'institution parlementaire préservant ainsi les habitats des populations du ravage des flots marins. Et faisant en même temps à la place des députés ce qui aurait du constituer à leurs yeux un devoir légitime. Si pareil « devoir de violence » venait à être interpréter comme un acte dictatorial, alors, faudra-t- il inventer le concept nouveau de dictature du devoir. Car, que l'île de l'été échappe au Bénin par décision de justice internationale, passe encore. Mais que l'Atlantique ampute quelques centaines de kilomètres carrés à la superficie totale de notre pays, sous prétexte que les conseils communaux non pas été installés alors que quelque chose peut-être fait pour y mettre fin, cela est inacceptable. Urgences de l'heure Partant, il était depuis longtemps à parier que les vives tensions ayant vu le jour entre l'institution parlementaire et le chef de l'Etat, iraient s'exacerbant. En perspective de Mars 2011, en effet, les mauvais génies de l'Assemblée nationale n'auront de cesse d'avoir foutu en lambeaux la réputation du Docteur Yayi Boni, allant jusqu'à mettre en œuvre la stratégie de la coalition qui fut autrement efficace contre le président Nicéphore Soglo.A moins qu'ils ne travaillent à susciter par les comportements anarchiques enregistrés ces derniers jours à l'Assemblée nationale, quelque moyen violent de l'empêcher d'aller au terme de son mandat. Ainsi, au lendemain même du 48ème anniversaire de l'accession de notre pays à l'indépendance, commençait véritablement l'épreuve du feu pour Yayi Boni. Saura-t-il la surmonter ? Pour cela,il lui faudrait considérer comme urgences de l'heure : d'insuffler rapidement une dynamique efficace à la résolution des problèmes relatifs à l'installation des conseils communaux, partout où ils ont été engendrés par les tares et les jeux dangereux d'une Cena déjà mise à nu par les médias. de résorber les effets pervers de la grave dépression économique à laquelle le Bénin, l'Afrique et le reste du monde entier sont actuellement en proie, en faisant de notre pays, du Nord au Sud, un gigantesque chantier agricole mécanisé. Cela devrait aller de soi, lorsqu'on sait que le président Yayi Boni a fait de l'agriculture le fondement de son plan d'action et de son programme de société pour les cinq années de son mandat. régler les questions salariales des fonctionnaires de l'Etat qui ont bon droit de s'organiser en syndicats pour la défense de leurs intérêts. En ces périodes de crise grave ou même les subventions colossales de l'Etat n'ont semblé qu'une goutte d'eau dans l'océan de la misère sociale, la revue à la hausse de leurs salaires permettrait aux agents permanents de l'Etat de faire face à l'actuelle situation de vie chère et d'avoir un pouvoir d'achat relativement confortable. Toutefois,les grèves sans fin-suscitées ou non des diverses centrales syndicales font perdre des milliards de francs à chaque fois, à la trésorerie nationale, fragilisant dangereusement la bonne volonté de l'Etat qui pourrait à plus ou moins long terme, se retrouver dans l'incapacité de prendre efficacement ses responsabilités face aux questions salariales et à la revalorisation de la fonction publique. Opération baguette magique De la société future où il fera bon vivre pour chacun et pour tous, au Bénin nouveau, en passant par le Bénin du futur, le peuple béninois, trop longtemps floué par les vendeurs de rêves et d'illusions, a choisi en toute liberté de tabler sur le « changement » du docteur Yayi Boni. Fatigué d'avoir été trop longtemps mené en bateau par les politiciens qui lui ont toujours promis sans fin, un bonheur et un bien-être inaccessibles qui, véritable mythe de tantale, n'a cessé de le désorienter, le peuple béninois veut tout du président Yayi Boni. Tout ! Tout de suite ! Ici ! Et maintenant ! Même si le président de la république doit pour cela faire sortir d'un pan de son boubou une baguette magique. Or à défaut d'avoir fait des miracles, celui-ci a déjà le mérite d'avoir, en un peu plus de deux années de gouvernance, presque réussi à combler une décennie de déficience économique prononcée, ingénieusement orchestrée par des pirates de la politique qui n'ont plus rien à faire valoir aujourd'hui en matière de gestion de la République Et cela, ce n'est pas loin du miracle. Stratégie de la coalition Mais, les stratèges de la coalition ne voudront jamais se l'avouer. Car ils ont leur propre stratégie : on dilapide les fonds du trésor public pendant de longues années jusqu'à ce que l'économie nationale se retrouve suspendue au bord de l'asphyxie. Alors, on va chercher Nicéphore Soglo, un banquier de haut niveau pour le renflouer. On chasse ce banquier du pouvoir sous le fallacieux prétexte qu'il est trop orgueilleux, en formant contre lui une certaine coalition des forces démocratiques.Puis on dilapide à nouveau, une décennie durant, le fruit de son action. Alors on va chercher Yayi Boni, un autre banquier de haut niveau qui recommence à ahaner sous le fardeau des 12 travaux d'Hercule dans le but de rebâtir richesse et prospérité délabrées. En attendant de le chasser à son tour du pouvoir par la vieille, unique et redoutablement efficace stratégie de la coalition. Ainsi de suite .... Mais le peuple sait désormais à quoi s'en tenir. N'en déplaise aux pyromanes de l'institution parlementaire, décidés à créer l'anarchie et à chauffer les esprits à blanc, crescendo, au fur et à mesure que 2011 se rapproche. Date fatidique pour un peuple héroïque. Les stratèges de la coalition sont- ils bien à l'œuvre dans l'ombre opaque et fétide ? En attendant 2011, Monsieur le président, comme le dit le proverbe « fais ce que doit, advienne que pourra ». Karl Miguel

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :