• Gratuité de l’enseignement maternel et primaire

    Gratuité de l'enseignement maternel et primaire
    La décision salvatrice du gouvernement Boni Yayi

    Le nouveau n°1 béninois va vite dans ses actions pour faire oublier la page sombre de fin de règne du Général Mathieu Kérékou. Six mois après sa prise de pouvoir à la faveur d'une élection présidentielle transparente, les nouveaux dirigeants du Bénin ont décrété la gratuité de l'enseignement maternel et primaire et libéré de nombreux enfants du spectre de l'ignorance et de nombreux parents prisonniers des frais de scolarité.

    Christophe D. ASSOGBA

    Parmi les nombreuses décisions du gouvernement Boni Yayi prises au cours des multiples conseils des ministres, figurent en bonne place la gratuité de l'enseignement maternel et primaire. C'est d'ailleurs la dernière plus importante décision du gouvernement du Changement. «Mes chers compatriotes. Mes multiples rencontres avec les protagonistes du secteur de l'éducation et les réactions enregistrées au sein de nos concitoyens m'ont persuadé du constat suivant : l'école béninoise ou plus exactement notre système éducatif est confronté à de multiples défis qui pourraient compromettre à terme, même à court terme son évolution, voire l'avenir de notre nation si rien n'était fait. Le défi le plus important est aujourd'hui celui de la faiblesse de notre engagement à régler la question de l'accès à l'éducation pour tous dans l'équité, la justice et la solidarité», a affirmé le chef de l'Etat, le Dr Boni Yayi dans un message à la nation le premier novembre dernier pour justifier «la suppression pour compter de cette année scolaire des contributions et souscriptions à la maternelle et au primaire sur toute l'étendue du territoire national dans nos établissements publics». « C'est une bonne chose pourvu que décision soit effectivement respectée par tous les acteurs de l'enseignement public. Si l'Etat pouvait élargir cette décision au niveau du privé, cela serait l'idéal et participerait au bonheur complet des parents d'élèves», apprécie M. Jean-Claude Elisha, un parent d'élèves. «La décision du président Boni Yayi est très bonne. Moi qui vous parle, j'ai cinq enfants et quatre vont à l'école et je suis gardien. Si on ne paye plus les frais de contribution, le peu d'argent qu'on gagne va nous permettre d'acheter au moins des livres aux enfants», renchérit un autre parent d'élèves très satisfait.

    Inquiétudes dissipées
    En prenant une telle décision constitutionnelle, le gouvernement et son chef étaient persuadés des inquiétudes et des grincements de dents que cela allait susciter au sein des usagers et acteurs de l'école béninoise. Aussi l'Exécutif dirigé par Boni Yayi avait-il mesuré toutes les répercussions de cette décision sur le fonctionnement des établissements scolaires publics. C'est pourquoi le premier magistrat de la République ne s'est donc pas contenté de supprimer les frais d'écolage des enfants pour les beaux yeux des parents. Il est allé plus loin en décidant «le déblocage dans l'immédiat d'une subvention d'un montant de (2.800.000.000 FCFA) deux milliards huit cent millions de francs CFA pour permettre aux écoles de faire face aux premières exigences de la rentrée». Cette subvention qui, selon le chef de l'Etat, doit faire l'objet d'une gestion transparente n'est qu'une aide provisoire de l'Etat en faveur de «l'inscription massive en vue d'améliorer le taux de scolarisation et de réussite, dont le niveau actuel ne dépasse guère 30% dans les enseignements de base». Car, le président Boni Yayi a exigé «l'évaluation dans tous les établissements scolaires publics, des contributions et souscriptions parentales prélevées, pour permettre au gouvernement de prendre en temps opportun, les mesures les plus appropriées allant toujours dans le sens de l'allègement de la charge des populations». Et ce n'est pas tout : aux parents d'élèves qui ont déjà payés les contributions et autres frais d'écolage précédemment en vigueur, la Haute autorité a demandé aux responsables d'établissements concernés de leur rembourser les sous à travers la subvention de l'Etat. « Les parents d'élèves seront remboursés, mais il ne s'agira pas pour eux d'acculer les responsables d'établissements », a déclaré le ministre des enseignements primaire et secondaire, Mme Evelyne S. Kaného sur l'émission «A qui de droit», sur la chaîne de télévision nationale, qui a précisé que l'insuffisance des infrastructures dans les établissements, une des difficultés de la gratuité, ne sauraient empêcher de donner l'éducation qu'il faut aux enfants qui en ont véritablement besoin. «Moi j'ai payé 22.000 pour inscrire ma fille à la maternelle Un et comme l'a dit le président, j'attends d'être remboursé le moment venu. Je ne suis pas pressé comme certains parents d'élèves parce que je sais que cet argent a déjà servi à quelque chose dans l'école. J'ai confiance que les directeurs d'écoles vont respecter la parole du président Boni Yayi», confie Aimée Idohou, commerçante.

    Qualité de l'enseignement
    Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à reconnaître que la qualité de l'enseignement dans les établissements publics et même privé laisse à désirer. En optant pour la prospérité économique du pays, l'actuel chef d'Etat, Boni Yayi accorde une place de choix à la qualité des ressources humaines. Et cela doit inéluctablement transparaître par un enseignement de qualité dans les écoles. Le gouvernement attache du prix à la formation d'une élite de qualité et en rendant gratuit l'enseignement à la base, le chef de l'Etat a pris des mesures qui vont dans le sens de l'amélioration qualitative de l'éducation des enfants. «(...) l'Etat consentira tous les efforts nécessaires pour sa mise en œuvre (la mesure de gratuité). En d'autres termes, les efforts à fournir mettront un accent particulier sur la qualité de l'enseignement, la qualité de l'enseignant, la qualité du matériel didactique et de toute la superstructure que requiert l'école du vingt et unième siècle», a déclaré le président Boni dans son dernier message à la nation. A cet effet, en dehors des mesures déjà prises au profit des enseignants, il sera organisé dans les semaines à venir un Forum national sur le système éducatif, rencontre au cours de laquelle tous les acteurs du monde éducatif béninois vont trouver des solutions idoines et durables aux multiples problèmes qui minent depuis des années le secteur éducatif béninois afin que désormais il accompagne le développement, le vœu de tout le peuple.



    Quelques béninois apprécient la décision du gouvernement
    M. Yaka, instituteur et parent d'élèves
    L'école ne peut jamais être gratuite à 100%
    «La décision du gouvernement est une bonne chose mais je me demande si cela peut s'appliquer. Moi je suis surpris d'une chose au lendemain de cette décision. On a constaté que si le gouvernement n'a pas décrété la gratuité, certains parents n'allaient pas envoyer leurs enfants à l'école. C'est bizarre. On dirait que des parents ont attendu cette mesure pour inscrire leurs enfants car les directeurs se plaignent. On ne doit pas attendre la gratuité avant de mettre les enfants à l'école. Si c'est le cas, la décision est très bonne. Mais, à mon avis l'école ne peut jamais être gratuite à 100%. Je me demande combien l'Eta va mettre pour régler les problèmes des écoles.

    M. Marcelin Hounguè, retraité
    La décision du président Boni Yayi doit être saluée
    «La décision du président Boni Yayi doit être saluée. Elle est venue pour nous soulager. C'est vrai nous allons toujours mettre de l'argent dans la scolarisation de nos enfants mais déjà que les frais de contribution et de souscription sont supprimés, cela nous soulage beaucoup. Nous félicitons le chef de l'Etat pour avoir fait respecter la Constitution en rendant gratuite l'enseignement de base».

    Pamphile Samou, professeur
    Ce qu'il faut faire c'est la suppression des enseignants communautaires
    «Il ne sert à rien de rendre gratuité l'école. Ce qu'il faut faire c'est la suppression des enseignants communautaires. C'est eux qui tuent l'école béninoise. Ce sont le plus souvent des gens sans niveau qui massacrent les programmes. Il faut mettre de l'argent dans la formation des enseignants de qualités au lieu de supprimer les frais d'écolage. L'école publique a toujours été la meilleure école. Aujourd'hui c'est l'éole privé. Pourquoi ? C'est parce que l'enseignement n'est pas de qualité. Moi qui vous parle j'ai fais l'école publique mais je ne suis pas prêt à envoyer mes enfants dans une école publique. Les infrastructures pour accueillir les enfants sont insuffisantes et on rend gratuit l'école. Les subventions que l'Etat entend accorder aux établissements devraient plutôt servir à doter les écoles d'infrastructures adéquates».


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