• Communiqué de l’UPMB : Non à la gouvernance liberticide !

    Reporters Sans Frontières (RSF) a publié le 22 octobre dernier son rapport sur l'état de la liberté de la presse qui opère un classement des pays. On y constate que le Bénin évolue malheureusement sur la pente descendante. Nous passons ainsi de la 9e place au plan africain et de la 53e au plan mondial en 2007 à la 11e place au plan africain et à la 70e place au plan mondial. On peut ainsi remarquer que c'est depuis le début de l'ère du « changement » que le Bénin a entamé sa régression en matière de niveau de la liberté de la presse. Doit-on ou peut-on alors conclure que la gouvernance à l'ère du changement est liberticide ? Ce qui est évident, c'est le fait qu'on note depuis avril 2006 de nombreux cas d'atteinte aux droits fondamentaux des médias : emprisonnements, bastonnades et mise en garde à vue de journalistes, sanctions ou mutations administratives à l'encontre des professionnels des médias du service public dans des conditions politiques qui sont sujettes à caution, etc. Les fameux « contrats » entre la Présidence de la République et les organes de presse avec leurs clauses qui obligent lesdits organes à une autocensure de fait ou à la propagande au profit du pouvoir d'une part et le conflit continu entre la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication et le Gouvernement à propos de la procédure d'attribution de nouvelles fréquences aux promoteurs privés d'organes de presse audiovisuelle, conflit qui tend à faire penser à la volonté du gouvernement d'empêcher la création de nouvelles stations de radiodiffusion et de télévision ou l'attribution de relais d'autre part ne sont pas aussi étrangers à ce nouveau et très déplorable déclassement. En somme, notre pays perd ainsi progressivement un des éléments qui contribuent le plus à son rayonnement sur le plan international : la liberté de la presse, et par conséquent, l'état de la démocratie. Ce qui n'est pas sans conséquences sur la crédibilité du gouvernement en place. Voilà pourquoi l'Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) en appelle aux autorités afin qu'elles corrigent leur approche de la gestion de l'espace médiatique ainsi que leurs relations avec les organes de presse, gestion et relations manifestement liberticides. Car une presse véritablement libre est gage de démocratie et favorise le développement. L'UPMB en profite pour rappeler au gouvernement son rôle dans l'édification d'une presse de qualité au service du développement, un rôle qui passe par l'appui à la formation (création d'une école publique de sciences et techniques de l'information à l'Université), l'augmentation de l'aide publique à la presse, l'appui à la mise en application effective de la Convention collective, l'implication active et efficace dans le vote d'un Code de la presse qui fixe des conditions claires d'exercice de la profession, de création et de fonctionnement des entreprises de presse, d'accès à la publicité, d'accès aux sources d'information et qui surtout supprime les peines privatives de liberté en matière d'infractions de presse, etc. Dans tous les cas, l'UPMB invite les professionnels des médias à la vigilance et au combat continu pour la sauvegarde de la liberté de presse conquise de haute lutte. Fait à Cotonou le 24 octobre 2008 Le Président de l'UPMB Brice HOUSSOU

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