• Pénurie artificielle du ciment dans les dépôts de Cotonou
     
    Vers une solution définitive
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Depuis quelques semaines, on constate une pénurie artificielle  au niveau de l'approvisionnement des dépôts de Cotonou et localités avoisinantes en ciment en raison de la décision unilatérale des sociétés cimentières  de ne plus fournir ses dépôts pour réduire les coûts liés à la commercialisation de ce produit. Une situation est en voie de trouver une solution définitive.
    Christophe D. ASSOGBA
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    Depuis quelques jours, les populations n'arrivent  pas à s'approvisionner en ciment dans les dépôts de Cotonou et environ. Le ciment n'est pas disponible dans les dépôts. Ce qui fait dire à certaines mauvaises langues qu'il y a pénurie de ciment dans le pays. Il n'en est pas question. Ce qui se passe est totalement différent. En effet, les sociétés cimentières ont fait une requête en direction du gouvernement pour porter le prix du ciment à 70.000 francs CFA la tonne. Par la même occasion, elles ont fait savoir au gouvernement leurs difficultés. L'une de ces difficultés est le coût élevé de l'approvisionnement des dépôts de Cotonou et ses environ en ciment. Autrement dit, le transport du ciment des magasins de ces sociétés vers les dépôts de vente en ville revient cher aux sociétés cimentières. Elles ont donc décidé de compenser cela en portant le prix de la tonne à 70.000 et de ne plus approvisionner les dépôts de vente de la ville de Cotonou. Selon un responsable d'une des sociétés cimentières, les dépôts de l'intérieur continuent d'être approvisionnés en ciment. Le gouvernement leur a demandé d'envoyer leur structure de prix afin de l'étudier mais n'a pas accepter le principe d'augmentation. Le gouvernement n'a  donc pas  encore accédé à leur requête. De façon délibérée, il y a quelques semaines, elles ont donc augmenté le prix du ciment foulant aux pieds l'autorité de l'Etat qui a donc pris les mesures qui s'imposent. Le gouvernement  a donc décidé de faire fermer les dépôts qui vendaient aux populations le ciment à 70.000 f la tonne sur toute l'étendue du territoire national. En fait, cette décision unilatérale des sociétés cimentières a donc ouvert la porte à la spéculation. Sensible  à leurs préoccupations, le gouvernement du Dr Boni Yayi est donc entré en négociation avec ses  sociétés cimentières afin de déterminer les nouveaux prix de ce produit. Elles  sont  revenues à la raison et ont mis fin à la vente du  ciment à 70.000 f.  Mais, résolues à ne plus envoyer le ciment dans les dépôts de la ville de Cotonou,  elles ont transformé leurs dépôts de stockage en dépôts de vente où les populations qui le savent vont s'approvisionner au prix réel c'est-à-dire à 65.000 f la tonne. Les responsables des sociétés cimentières se permettent le luxe de comparer les prix au Bénin à ceux des pays voisins notamment le Togo où la tonne est vendue à 70.000 f. Or la situation n'est pas la même dans ces pays. Selon le Directeur de cabinet du ministre du Commerce et de l'Industrie, M. Fagbémi Latif, les études techniques pour déterminer les nouveaux prix ont  déjà été effectuées. A l'en croire, il ne reste que la  procédure devant conduire à la fixation du nouveau prix de cession du ciment aux consommateurs  qui est en étude et dès qu'elle sera terminée, elle sera validée par les autorités compétentes du pays notamment le Ministre de l'Industrie et du Commerce, le Ministre du Développement, de l'Economie et des Finances et le Président de la République.  En attentant que les autorités trouvent une solution définitive, les consommateurs de Cotonou et environ peuvent s'approvisionner directement à la source, c'est-à-dire sur les différents sites de fabrication du produit : Cimbénin, Scb et Sco Lafarge.. D'après les explications de M. Fagbémi Latif, au regard des études techniques effectuées, on tend vers une augmentation du prix du ciment. Il a estimé que le gouvernement n'est pas là pour tuer les consommateurs mais pour protéger les consommateurs. Selon lui une augmentation de 5000 f n'est pas possible. Il a laissé entendre que les problèmes des institutions cimentières seront pris en compte dans la fixation des nouveaux prix du ciment. « Le ciment ne sera pas vendu à 70.000 f», a-t-il avoué avant d'expliquer que l'augmentation n'est pas la seul alternative du gouvernement qui peut choisir également de concéder des exonérations aux sociétés cimentières.


     *article paru dans La Gazette du Palais n° 008.

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