Suspension de la licence de Spacetel et de Telecel
Vers le sacrifice de milliers d'emplois
Le gouvernement par l'entremise de l'Autorité transitoire de régulation des télécommunications vient de décider de la suspension des activités des réseaux Gsm Areeba et Moov Bénin à compter de ce jour si ils ne se conforment pas aux règles fixées. Ces mesures, au-delà de tout si elles s'appliquent risquent de faire perdre des emplois à des milliers de Béninois.
Christophe D. ASSOGBA
On comprend bien la volonté du gouvernement d'assainir le secteur des télécommunications afin d'en tirer des devises pour la réalisation des grands travaux de développement. On comprend bien les motivations du gouvernement de mettre fin définitivement à la pagaille qui caractérise les Gsm depuis quelques années et de faire restaurer l'autorité de l'Etat. Mais au-delà de tout, le gouvernement doit suffisamment porter de gangs pour faire respecter les règles. C'est vrai que les opérateurs Gsm opérant sur le territoire béninois s'enrichissent sur le dos de l'Etat. Et il faut que cela cesse. Mais c'est d'autant plus vrai que la suspension de la licence de Spacetel Bénin et Télécel Bénin, en raison de leur mutation à Areeba et Moov Bénin sans autorisation de l'Etat risque d'allumer une fronde sociale dans les prochains jours. Ce n'est un secret pour personne que ces réseaux emploient des milliers de personnes. Par ricochet, ce sont des milliers de bouches que se nourrissent par le biais des emplois créés par Areeba et Moov Bénin. Du jour au lendemain, si ces deux réseaux venaient à cesser leurs activités et décident de plier bagage du fait de leur incapacité à satisfaire aux exigences du gouvernement, ce sont des milliers d'emplois qui seront ainsi sacrifiés. La dernière décision du gouvernement face aux agissements «illégales» de Areeba et Moov Bénin constitue donc une bombe à manier avec tact pour ne pas créer une tension sociale dans une atmosphère déjà morose du fait de la sécheresse financière ambiante.