Retard dans la formation du nouveau gouvernement
Un stratégie électoraliste de Boni Yayi
Le chef de l'Etat, le Dr Boni Yayi donne l'impression de prendre tout son temps pour former son nouveau gouvernement suite au renouvellement de l'Assemblée nationale à la faveur des dernières législatives. Pendant ce temps, les Béninois s'impatientent de voir la liste des membres du prochain gouvernement sortir des tiroirs de la présidence de la République ou du domicile de la Haute autorité. Aux yeux de nombreux observateurs de la scène politique nationale, le président de la République semble être dans le dilemme quant à la formation du gouvernement. C'est vrai que c'est un exercice difficile qui requiert beaucoup de tact pour sa résolution. C'est autant plus vrai que le chef de l'Etat n'a pas souffert avant de résoudre cette équation à la formation de son premier gouvernement au lendemain de sa prise de fonction. En ce temps, il avait consulté ses amis politiques, il avait, d'une manière ou d'un autre, été influencé ; ce qui fait dire à certains observateurs politiques que c'est maintenant que Boni Yayi veut former son véritable premier gouvernement. Mais si les choses tardent à voir le jour, il n'en demeure pas moins vrai que c'est une stratégie électoraliste de la Haute autorité. En effet, les élections communales et municipales sont proches. Sauf changement de date, les électeurs seront face aux urnes au mois de décembre prochain pour élire les conseillers communaux. Pour qui connaît les ambitions politiques du chef de l'Etat, il n'est pas exclu que l'homme veuille encore récupérer certains communes dans son escarcelle comme c'est le cas avec les dernière législatives où il s'est taillé la part du lié à l'Assemblée nationale avec à la clé une menace sur la démocratie béninoise. La plus grande commune du pays, Cotonou aux mains des Soglo depuis 2003 fait l'objet de convoitise en raison de ses nombreuses potentialités que le pouvoir central refusent de transférer sous des prétexte fallacieux hérités du pouvoir défunt. Dans la tête de certains hommes politiques de la mouvance présidentielle, le marché Dantopko, un des poumons de l'économie béninoise ne saurait passer dans la main des Soglo. Le problème qui se pose est que le pouvoir central veut bien transférer le marché Dantopka et d'autres structures à la mairie de Cotonou mais pas aux Soglo, et tant qu'ils sont là, il n'est pas question. Cette injustice décriée sous le pouvoir défunt demeure toujours ancrée dans la tête des nouvelles autorités du pays en dépit de l'allégeance de la Renaissance du Bénin à la majorité présidentielle. Les autorités actuelles de la mairie de Cotonou qui semblent faire l'âne pour avoir le foin (Dantokpa) n'ont pas encore compris la leçon c'est-à-dire leur entrée au prochain gouvernement de Boni Yayi ne saurait faire infléchir la donne. Au contraire, les velléités récupératrices de la mairie par le pouvoir sont grandes. Et du côté des Forces cauris pour un Bénin émergent et les politiques de cette famille, les gens s'attèlent déjà à pactiser avec le diable pour sa récupération. Le chef de l'Etat semble être inscrit dans ce schéma. C'est d'ailleurs pourquoi, selon des indiscrétions, il retard la formation du gouvernement donnant l'impression à l'opinion publique nationale que c'est le quotidien des populations qui le préoccupe si tant au point de rejeter au second plan la mise en place d'une nouvelle équipe gouvernementale. A l'analyse, quand on sait le rôle joué par les élus locaux dans l'élection du président Boni Yayi et dans la constitution en sa faveur d'une majorité parlementaire, nul doute que le président de la République ne veuille pas mettre la main sur certaines communes aux potentialités énorme soi-disant pour le développement afin de préparer la présidentielle de 2011.
Christophe D. ASSOGBA