Unité et paix sociale
Médard Gandonou
On se croit à mille lieux au Bénin des esprits qui couvent les germes de guerre et d'autres conflits fratricides. Depuis quelques temps, on pressentait de plus en plus probable se resserrer le spectre de la violence autour du Bénin. Les derniers résultats des élections communales et locales proclamés par la Commission électorale nationale autonome (Cena) semblent être l'instrument qui a réveillé le démon que couve chaque peuple et qu'on considère comme l'apanage des autres peuples aussi longtemps qu'il ne se manifeste.
Le Bénin depuis quelques semaines semble s'habituer aux images des scènes de violence animées par des franges de population sans s'inquiéter. Devant la presse et surtout sous les regards des cameras de l'office nationale de télévision, on se plait à admirer une foule de jeunes contestataires surchauffés, s'autoriser contre toutes lois de la république, le maniement des armes blanches en signe de leur degré de mécontentement vis-à-vis de l'institution en charge des élections.
Outre quelques leaders politiques isolés qui ont fustigé, le pouvoir exécutif et une certaine classe politique ont contribué passivement ou activement à l'encrage de cette pratique subitement érigée en normes de revendication dans un Etat de droit ou les la Constitution prévoit un mécanisme de contestation post électorale.
La police qui devait assurer sans faille le respect de l'ordre républicain, dans le même sens que le gouvernement, arguait qu'il importait de préserver les citoyens quand bien même ils transgressent les textes de la Nation. Ce faisant, leur attitude de fébrilité devant quelques rebelles des normes républicaines, a fait boule de neige à travers tout le pays. Et telle la peste, les mouvements de protestations se sont répandus dans tout le pays. Sans doute, en agissant comme ils l'ont fait, ils ont su préserver quelques « rebelles de l'ordre républicain » des déconvenues des gaz lacrymogènes mais depuis hier ils ont également compris que leur passivité a été fertile à la résurgence de scènes de violences poussées dans la localité d'Avrankou. Un mort est annoncé outre les multiples cas de blessés graves enregistrés à l'issu des altercations observées ce mardi 10 juin 2008 entre partisans de la Fcbe et du Prd dans le Plateau .
La violence se nourrissant dans tous les pays de la violence, les précédents créés par ces différents affrontement seront sans nul doute des éléments de référence pour d'autres actions. Et ainsi de suite... c'est pourquoi, encore qu'il est possible le pouvoir exécutif prenne la mesure de sa responsabilité dans le maintien d'un climat de paix et d'unité. Les petits ruisseaux font les grands fleuves !