42 contre, 39 pour et une abstention. C'est par ce vote que les députés ont rejeté le budget remanié 2008 envoyé par le gouvernement du président Boni Yayi. C'était hier mardi 14 octobre 2008 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo en présence de cinq (5) ministres du gouvernement, Pascal Irené Koupaki du développement, Soulé Mana Lawani des finances, Sakinatou Alpha Orou de la micro-finance, Issa Démolé Moko des collectivités locales et Alexandre Hountondji chargé des relations avec les institutions.
Après le report de la séance du vendredi dernier, les députés se sont à nouveau réunis ce mardi 14 octobre 2008 en séance plénière pour examiner et adopter le projet de loi de finances rectificative 2008. Prévue pour démarrer à 10 heures, c'est finalement aux environs de 17 heures 30 minutes que cette plénière à pu commencer avec la lecture du rapport de la commission des finances. Il ressort dudit rapport, que le budget remanié, gestion 2008 s'équilibre en ressources et en charges à la somme de 1 164 712 millions FCFA contre 1 023 299 millions FCFA pour le budget initial soit une augmentation de 141 413 millions FCFA correspondant à un taux de 13,82%. Le débat général qui a suivi cette lecture du rapport de la commission a permis de distinguer deux camps antagonistes au sein des députés. D'un coté les députés G4, G13 et force clé qui jugent le budget remanié très mal ficelé et inopportun. De l'autre, les députés FCBE pour qui ce budget remanié est la preuve que le gouvernement du président Boni Yayi est soucieux des difficultés que vivent les populations du Bénin. En effet, les députés Raphaël Akotègnon, Georges Bada, Jean Baptiste Edayè, Paulin Tomanaga, Kakpo Kiffouly, Edmond Zinsou, Judes Lodjou, lazare Sèhouéto et Eric Houndété ont tour à tour exprimé leur désapprobation par rapport à un certain nombre de rubriques contenues dans ce budget remanié 2008. Ainsi ils ont voulu savoir l'impact des mesures prises par le gouvernement pour face à la cherté de la vie et le pourquoi la réévaluation des objectifs de la direction générale des douanes et droits indirects pour un montant supplémentaire de 16 000 millions FCFA alors qu'elle enregistre ces derniers temps une contre performance. Certains sont revenus sur la question de la gestion des fonds de l'escorte et demandent au gouvernement d'en faire le point et de dire le mode de traitement. Ils ont par ailleurs déploré l'éternel problème du faible taux de consommation des crédits ouverts dans le budget initial, l'incohérence des crédits relatifs aux micros crédits aux plus pauvres contenus dans la loi de finances initiale et le collectif budgétaire, le manque de justification de certaines dotations ou des dépenses déjà effectuées , telles que la réfection du centre international des conférences (CIC) et du palais des congrès respectivement pour 5 milliards et 7 milliards, le coût de la célébration de la fête du 1er août à Parakou chiffré à 3 milliards. Toujours dans ce même registre, ils jugent très suspect l'empressement du gouvernement à inscrire des crédits des projets dans le collectif budgétaire, gestion 2008 au lieu de les prévoir dans le budget, gestion 2009 comme par exemple le projet de construction de l'aéroport de Tourou à Parakou. Aussi ont ils souhaité savoir l'impact de l'installation des boutiques témoins dans les communes et leur coût, le point de l'apport des GSM à la trésorerie, la liste des produits subventionnés, les gros marchés exécutés de gré à gré, la pertinence de la mesure de gratuité introduite dans l'enseignement supérieur et enfin le point des avantages tirés de l'organisation de la CEN-SAD. En conséquence, ils ont chacun annoncé leur intention de rejeter ce budget remanié tel que présenté par le gouvernement. Même les réponses des cinq ministres du gouvernement présents à cette séance n'ont pas réussi à leur faire changer d'avis. Les députés FCBE par contre ont félicité le gouvernement pour ces actions et surtout pour les mesures sociales prises dans le budget remanié afin de soulager les populations béninoises. Conséquemment, ils ont appelé leurs collègues députés à accorder un vote favorable au projet de loi de finances rectificative. Le vote séquence par séquence de la loi de finances rectificative en trois étapes s'est soldé toutes les trois par un rejet à raison de 40 voix pour, 42 contre et une abstention. Naturellement, les députés du G4, G13 et force clé ont été les auteurs de ce rejet, tandis que les députés FCBE ajoutés aux députés Zéphirin Kindjanhoundé, Justin Agbodjèté, Bio Bagou et Orou Séguéné l'ont approuvé. Le député François Abiola quant à lui s'est abstenu toutes les fois. Les explications de vote qui ont précédé le vote général se sont enlisées et il s'est installé un débat politico juridique au sujet d'une demande de seconde lecture sollicitée par le député Chabi Sika. Ceci d'ailleurs a valu une suspension après laquelle, le rejet définitif a été prononcé par un vote de 39 voix pour, 42 contre et une (1) abstention.