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Aide et régimes anti-démocratiques: Des défenseurs des Droits de l’homme partagés

Aide et régimes anti-démocratiques


Des défenseurs des Droits de l'homme partagés


Faut-il accorder des aides à des pouvoirs anti-démocratiques, autoritaires ou pushistes ? Les avis des défenseurs des Droits de l'homme participant au 3ème Forum de Haut niveau sur l'efficacité de l'aide au développement sont partagés sur la question.


Christophe D. ASSOGBA, depuis Accra


L'aide au développement doit-elle être accordée à des Etats ou pays qui foulent au pied les principes de la démocratie prises en compte dans la Déclaration de Paris de 2005 ?  Des défenseurs des droits de l'homme ne s'accordent sur cette question. Selon Mme Irabiha Mint Abdelwedoud, l'une des déléguées de la société civile mauritanienne à la conférence parallèle des organisations de la Société civile sur l'efficacité de l'aide et au Forum d'Accra, aucune crise politique ne peut justifier la rupture des aides. «Quelque soit la crise que traverse le pays, rien ne justifie que les partenaires et les bailleurs de fonds coupent l'aide et la prenne comme une arme politique contre les Etats », affirme ce défenseurs acharné des droits de l'homme en Mauritanie. D'après ses explications, au lendemain de coup de force du 6 août 2008 contre le pouvoir démocratique  en place, de nombreux pays et organisations internationales  comme la France, l'Union européenne et la Banque mondiale, l'Agence intergouvernementale de la Francophonie ont rompu l'assistance  financière à la Mauritanie. Actuellement, selon elle, le Programme de renforcement des capacités de la société civile financé par le 6ème FED est bloqué du fait de l'arrêt de l'aide  prise par Bruxelles. Aussi en est-il du programme de gestion des ressources naturelles financé par la Banque mondiale qui implique de nombreuses femmes. Selon cette activiste des Droits de l'homme et de l'amélioration de l'architecture de l'aide internationale, les bailleurs de Fonds doivent tenir compte des spécificités des régimes politiques ou des réalités de chaque pays. En ce qui concerne la  Mauritanie, explique-t-elle, les bailleurs de fonds doivent faire une distinction entre les aides directes au gouvernement et celles destinées aux populations sans une véritable implication du gouvernement. Elle estime qu'il y avait une crise politique en Mauritanie et que «le régime autoritaire est celui qui avait l'habillage de la démocratie». Elle a lancé une pétition pour la levée des mesures prises par les partenaires au développement  contre les putschistes au pouvoir en Mauritanie. Quant à  M A. Ercelan  du Pakistan Institute of Labour Education and  Research, il n'est pas question de soutenir des régimes ant-démocratiques comme le pouvoir pakistanais. Selon lui, sotenir des programmes de développement dans des Etats où la démocratie est absente, c'est sacrifier les intérêts des populations qui doivent bénéficier de ces aides. «La première chose que fait un régime militaire quand il prend le pouvoir est de suspendre tous les droits fondamentaux de l'homme ; il y a une contradiction entre la démocratie et le pouvoir militaire », a-t-il indiqué. D'après ses explications, toutes les aides octroyées au Pakistan de Pervez Musharaf ont été dilapidées par la junte militaire au pouvoir. Selon lui, les Etats-Unis ont donné au Pakistan des milliards de dollars qui ont servi à acheter des armes pour combattre les rebelles Tamoules du Sri Lanka, pour aider la monarchie Népalaise à combattre les mouvements insurrectionnels maoïstes non sans tuer les populations pakistanaises notamment les femmes et les enfants au nom de la lutte contre le terrorisme international et les Talibans. Deux positions à la limite atypiques...
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