Participation des ministres aux législatives de 2007
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Les Béninois apprécient
<o:p> </o:p>Les législatives de mars 2007 s'approchent à grands pas. L'heure est actuellement aux préparatifs. La préoccupation actuelle sur beaucoup de lèvres est la candidature ou non des ministres du gouvernement du Dr Boni Yayi. Voici ce qu'en pense les Béninois.
Bio Issa, professeur de mathématiques à Parakou
<o:p> </o:p>« Il n'est pas du tout question que des ministres en activité se présentent aux élections législatives. Il faut que cette pagaille observée sous le régime de Kérékou cesse. Si un ministre veut se présenter aux élections législatives il n'a qu'à simplement déposer son tablier. Nous avons opté pour le changement et il faut que les choses soient désormais claires dans la tête des Béninois. Et le bon exemple doit venir de ceux qui nous gouvernent. Les ministres ont été nommés par le président Boni Yayi pour le servir et l'aider à réaliser les tâches de développement pour sortir les populations de la pauvreté. Ils n'ont qu'à s'occuper de cette mission au lieu de lorgner les sièges de l'Assemblée nationale. Il y a dans chaque localité de notre pays, des gens capables de représenter valablement les populations à l'Assemblée».
<o:p> </o:p>Aline ASSOGBA, institutrice à Parakou
<o:p> </o:p>«Nous sommes dans un pays de droit. Chacun est libre de se présenter à une élection s'il a les moyens de ses ambitions. Mais en ce qui concerne les ministres actuels il faut simplement qu'ils donnent leur démission pour remplir les conditions si c'est le Chef de l'Etat qui le dit. Le Docteur Boni Yayi est la seule personne qui connaît mieux ses ministres et il a peut-être d'autres raisons que nous autres nous ignorons. Personne ne doit occuper une fonction au sommet de l'Etat et se présenter aux législatives. Cela s'était passé avant mais aujourd'hui c'est le vent du changement qui souffle et on doit abandonner ses habitudes, tout au moins pour les élections législatives de 2007»
<o:p> </o:p>Babio Kabirou, étudiant à l'Unipar
<o:p> </o:p>« Nous ne sommes pas contre la candidature d'aucun ministre aux législatives. Seulement le poste qu'ils occupent est très stratégique et appelle forcement à l'utilisation des moyens de l'Etat pour faire campagne. La compétition doit être égale pour tout le monde. Le ministre en fonction doit en principe démissionner avant de se présenter à une élection. Ce n'est pas en tant que ministre qu'il va se présenter devant les populations pour demander leur suffrage. Puisque l'expérience a d'ailleurs montré que les ministres sont plus que des députés dans leur localité. Le gouvernement défunt en est une preuve palpable. Cette interdiction doit même dépasser le cadre des législatives pour s'appliquer aussi aux élections communales. On ne peut plus permettre cela si nous voulons vraiment nous coller au changement. Le Chef de l'Etat ne doit en aucun cas tolérer qu'un de ses collaborateurs se présente aux législatives. Si par exemple un ministre en activité doit effectuer une mission pendant la campagne électorale pour l'intérêt du pays, il va faire quoi. Vous voyez que ce n'est pas possible. Je prie les ministres en fonction qui seront candidats de démissionner pour se faire respecter. Ce n'est pas une honte»
<o:p> </o:p>Bossou Célestin, agent commercial à Cotonou
«Qui a dit que les ministres du gouvernement du président Boni Yayi ne peuvent pas être candidat aux législatives. En tous cas moi je n'ai pas encore entendu une voix officielle l'annoncer. Une telle décision sera de la ségrégation. Il ne faut pas empêcher des personnalités qui ont une certaine côte de popularité de jouir d'un droit. Ce qu'il faut faire c'est d'interdire formellement l'utilisation des moyens de l'Etat pour battre campagne. Si on peut arriver à faire cela le problème ne se pose pas. Quant à empêcher des ministres qui à tout moment peuvent se séparer du chef de l'Etat, je ne suis pas d'accord»
<o:p> </o:p>Ibrahim Moudachirou, opérateur économique à Parakou
<o:p> </o:p>« Tout le monde a le même droit devant la loi. Mais quand on vous confie une mission et que vous avez d'autres ambitions vous devez choisir. Les ministres en fonction doivent donc choisir entre s'occuper de la mission à eux confiée par le premier magistrat de la République le Dr Thomas Boni Yayi et le parlement. Il ne faut plus profiter des moyens de l'Etat pour parvenir à une fin. C'est fini le désordre auquel on assistait sous le régime du président Kérékou où beaucoup de ministre en fonction se sont fait élire à l'assemblée en utilisant les moyens de l'Etat. Chacun n'a qu'à assumer ses responsabilités. Le peuple va veiller au grain et dire non aux ministres qui seront candidats et qui ne vont pas déposer leur démission au Chef de l'Etat. Nous nous avons les moyens. On peut les aider. Mais ce que l'argent du contribuable béninois a permis d'acheter pour un but donné ne doit plus être utilisé à des fins électoralistes. Nous disons non aux ministres en fonction candidats aux législatives et aux élections municipales»
<o:p> </o:p>Philémon N'da, responsable d'un mouvement de jeunesse à Natitingou
<o:p> </o:p>« C'est une question de responsabilité et de sagesse. Si vous êtes ministre, c'est que vous êtes déjà d'un certaine stand qui normalement ne doit pas vous permettre de participer à ce combat verbal auquel nous sommes habitués pendant les campagnes électorales chez nous au Bénin. Vous savez, au-delà de ce que les gens pensent de cette décision du président de la République, il faut dire que Yayi Boni est un homme qui a horreur des calomnies, des agitations stériles, des promesses non tenues...Mais si vous devez vous faire élire dans n'importe qu'elle circonscription électorale aujourd'hui au Bénin, vous êtes obligé de faire économie de vérité aux populations. Vous êtes tenus de faire des promesses irréalisables. Tout ceci tacitement au nom du président de la République qui ne vous est pas envoyé en mission. Les candidats à court d'argument seront donc obligés de mettre le nom du chef de l'Etat devant pour faire campagne. Et quand vous êtes déjà à cette place de ministres, vous avez une certaine influence sur les populations qui sont tenues de vous écouter. Dans ce cas, le choix des populations est faussé. S'il était possible, j'aurais souhaité qu'on reconduise les mêmes députés parce que depuis le renouveau démocratique, c'est la quatrième législature qui a le plus travaillé, qui a représenté dignement les populations et qui peut travailler aux côté du nouveau président »
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Cossi Claude Djankaki, administrateur des finances et consultant en développement local
<o:p> </o:p>« Boni Yayi a sans doute voulu opérer un changement jusqu'au bout. Parce que de mon point de vue, lorsque vous êtes à un niveau de responsabilité, le fait de vous positionner fausse d'abord le jeu de la concurrence puisqu'en tant que ministre, vous avez un plus. Vous profitez de votre position pour faire des promesses qui à la limite sont recevables par les populations qui estiment qu'on a intérêt à suivre quelqu'un qui est au pouvoir. Etant donné que, c'est presque un droit acquis au Bénin que lorsqu'on n'est au pouvoir, on est tenté de se faire maintenir. Ce qui est d'ailleurs normal. La décision du Chef de l'Etat va poser un problème de rupture avec le passé. Mais si j'étais à la place du Chef de l'Etat, je le conseillerais de ne pas opérer la rupture car cela voudra dire que lorsque vous occupez un poste de responsabilité, vous devez démissionner avant de vous positionner à une élection. Qu'on le veuille ou non, on ne peut jamais corriger tous les cas d'injustice car un Chef de l'Etat en fonction qui est candidat à sa propre succession ne devra pas démissionner de son poste quand bien même il s'agit d'une concurrence déloyale vis-à-vis des autres candidats. Si on tient rigueur à ce principe, cela peut conduite à une démission anticipée de tout mandat. Ce qui est difficile à gérer. »
<o:p> </o:p>Batcho Marcel, coordonnateur de Projet PADSEA II -Zou, rencontré à Bohicon
<o:p> </o:p>« Je suis pour une telle proposition du président Boni Yayi. Eviter que les ministres se positionnent sur les listes des législatives à venir. Ils doivent se concentrer sur les postes pour lesquels ils ont été choisis et maximiser les résultats. Il ne sert à rien de lui pourvoir en bétail électoral. Les ministres ont un grand défi à relever avec tous les problèmes que le régime de Boni Yayi a hérité. Ils doivent travailler pour atteindre les objectifs fixés par le président de la République. »
<o:p> </o:p>M. Gildas Oloushègun Aïzannon, Président de l'Association Jeunesse Initiatives Positives à Parakou
<o:p> </o:p>« Le président Boni Yayi aura pleinement raison s'il interdit à ses ministres de se présenter pour les élections législatives prochaines. Cela doit s'imposer à certains hauts fonctionnaires mais surtout les ministres qui n'ont pas été nommés sur la base des considérations politiques. Ils devraient se limiter à leur rôle de technicien du développement. Ils peuvent aider le Président Yayi Boni à avoir une majorité confortable à l'Assemblée nationale sans être eux-mêmes candidats. Mais, toujours est-il que nous sommes dans un pays de droit"»
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Avohou Omer, professeur à Djougou
<o:p> </o:p>«Moi je suis un partisan de la liberté et de l'état de droit. La loi n'a pas dit que les ministres en activités ne peuvent pas être candidat. Je pense donc qu'il faut laisser les gens jouir de leur droit en attendant que la loi ne vienne l'interdire»
<o:p> </o:p>Kouderin Gérard, Etudiant à l'Université d'Abomey-Calavi
<o:p> </o:p>« Cette décision si elle devenait officielle fera mouche. Puisque nous sommes déjà habitués au fait que ce sont les ministres qui arrachent les premiers sièges de l'Assemblée nationale puisque en réalité, c'est des gens qui proviennent pour la plupart d'un parti politique et qui veulent tester leur base. Mais ce qu'on constate, c'est que ces ministres utilisent les moyens de l'Etat et surtout leur position pour se faire élire. Si tel est le cas, le président Boni Yayi ne sera pas du tout d'accord puisque cette méthode est d'ailleurs contraire à la charte de bonne gouvernance signée par ces ministres »
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Djossou C. Sylvestre, professeur à Glazoué
<o:p> </o:p>« Le peuple béninois veut être gouverner autrement en portant massivement son choix sur le président Boni Yayi il y a quelques mois. Et le changement qu'il prône veut qu'on tourne dos à certaines pratiques et qu'on se colle surtout aux aspirations d'un peuple soucieux du développement de son pays. Chaque seconde qui passe devient donc très importante dans la construction de notre nation. Le Chef de l'Etat qui depuis son élection tape à toutes les portes sans répit est un exemple pour les ministres qui doivent le soutenir dans cette initiative. Ils doivent se concentrer sur les tâches à accomplir au niveau de leur département ministériel au lieu de d'aller perdre leur temps à lutter pour se faire élire député. Le changement engagé par le docteur Boni Yayi prendre un coup pendant toute la période de pré campagne sans oublier les moyens de l'Etat qui seront utilisés pour des fins électoralistes. »
<o:p> </o:p>Obossou K. Elias, Etudiant en droit à l'Université de Parakou
<o:p> </o:p>« Le Chef de l'Etat aura raison puisque ce qu'il refuse a commencé déjà. Des ministres qui profitent de son absence sur le territoire national pour aller en précampagne avec les véhicules et le personnel du ministère. C'est dommage que les anciennes pratiques connues sous le régime défunt refassent surface. Je sais cette décision va susciter des soulèvements. Mais le Chef de l'Etat, la première autorité de ce pays doit maintenir sa position afin de monter aux Béninois qu'il est réellement là pour changer les choses »
<o:p> </o:p>Alfred Idohou, logisticien à Cotonou
«Depuis quelques années nous avons été habitués à cela. Les ministres font la pluie et le beau temps avec les moyens de l'Etat et se font élire députés sans que personne ne réagisse et sans qu'aucune loi ne l'interdit. Cette fois-ci je suis certain le peuple va dire non en vertu du mouvement du changement».
<o:p> </o:p>Isabelle Chabi, commerçante à Cotonou
«Qu'un ministre soit candidat à une élection ou pas, cela ne me concerne pas. Ce que nous voulons c'est que les choses changent comme l'a dit le président Boni Yayi. Les Béninois sont libres d'être candidat»
<o:p> </o:p>Propos recueillis par Christophe ASSOGBA (La Gazette du Palais) et Gabin E. ASSOGBA (L'événement Précis)
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