Le cercle de réflexion des journalistes béninois a donné de la voix hier à la maison des médias du Bénin. Et pour cause. La loi organique sur la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (HAAC) en étude en procédure d'urgence à l'Assemblée nationale sans une consultation préalable des professionnels des médias est le fait principal qui a poussé les journalistes à dénoncer les manœuvres dilatoires des politiques.
Composé de Alexis Azonwakin, Enock Yaka, Arimi Choubadé et de Gérard Agognon, le directoire du cercle de réflexion des journalistes béninois se dit ahuri par la manière dont le dossier de l'étude de la loi organique sur la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (HAAC) est géré par les pouvoirs exécutif et législatif. En effet, le gouvernement a tout récemment transmis à l'Assemblée nationale la loi en question pour son étude en procédure d'urgence. Le processus qui a conduit à cette étape a échappé aux professionnels des médias qui en sont pourtant les premiers acteurs. Face à une telle insuffisance qui risque de porter atteinte à la profession de journalisme du fait de l'immixtion de la politique dans le débat, les journalistes ont estimé qu'il est plus que nécessaire de se faire entendre. Il s'agit pour eux de faire des propositions à l'endroit des honorables députés et du gouvernement qui dans la précipitation a envoyé la loi en question au parlement. Le cercle des journalistes rappelle que certains professionnels des médias ont pris une part active dans l'élaboration de la première mouture de la loi organique au lendemain de la conférence nationale de Février 1990. Cette loi en instance d'être modifiée, les journalistes devraient être associés à toutes les étapes afin de permettre qu'elle soit à l'image de la cause pour aquelle elle est vouée. Mais le cercle constate que la modification de cette loi organique devient un enjeu exclusif du combat politique entre l'exécutif et le législatif. Le cercle de réflexion des journalistes entend interpeller les députés à l'Assemblée nationale ainsi que le gouvernement sur leur responsabilité afin qu'ils mettent la démocratie aux normes souhaitées par ses géniteurs de février 1990. Pour cela, les journalistes proposent que le nombre des membres de la HAAC désignés par les professionnels des médias passe du simple tiers aux deux tiers soit de trois à six membres à raison de deux par catégorie à savoir la presse écrite, l'audiovisuel et les techniciens. Dans ce schéma, le gouvernement et l'Assemblée nationale se contenteront du nombre restant. Aussi le cercle recommande-t-il au chef de l'Etat de proposer à nomination au poste de président de la HAAC un représentant des professionnels des médias.