Le G13, le G4 et Force Clé ont utilisé leur supériorité numérique pour désigner hier les députés issus de leurs rangs à l'Assemblée Nationale en vue d'aller siéger à la Haute Cour de Justice. Sur les 6 sièges prévus, ils n'ont concédé aucun aux FCBE.
Malgré l'insistance des députés FCBE à faire en sorte que toutes les forces politiques présentes à l'Assemblée figurent sur la liste des parlementaires devant composer cette haute juridiction, le G13, le G4, et Force Clé n'ont voulu rien entendre autre que leur désir ardent d'aller au bout de leur logique à savoir s'accaparer tous les sièges impartis.
Au nom de la règle de la majorité, ils se sont attribué tous les sièges dévolus à l'Assemblée Nationale, perdant de vue que la Haute Cour de Justice a été prévue par le Constituant pour juger le Président de la République et les membres du Gouvernement à raison des faits qualifiés de haute trahison, d'infractions commises dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions, ainsi que pour juger leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l'Etat. Il s'agit donc d'une juridiction non seulement importante mais surtout sensible pour que seuls des députés d'un même bord aillent y représenter un parlement aux sensibilités politiques plurielles.
Peuple de mon pays, épris de paix !
Quand on sait la hargne avec laquelle le G13, le G4 et Force Clé s'en prennent à toutes les actions du Président de la République fussent-elles positives ;
quand on sait la hargne avec laquelle un député parle déjà de parjure pour évoquer des failles éventuelles dans des dossiers dont il n'en maîtrise aucun contour ; une manière vindicative de chercher des poux dans la tête du Président de la République ;
quand on sait que cette hargne porte la marque à peine voilée d'un règlement de compte personnel avec le Président de la République.
quand on sait l'esprit manifestement putschiste qui sous-tend cette hargne avec cette autre déclaration d'un autre député des mêmes forces coalisées à propos de la crise actuelle entre le Législatif et l'Exécutif je cite : « Pour que cette crise soit jugulée, il faut que le Président de l'Assemblée et le Président de la République démissionnent » fin de citation;
quand on sait tout cela, la raison commande, là où le droit s'est effacé devant la politique, d'éviter l'exclusion pour une question aussi sensible que la composition de la Haute Cour de Justice.
Que la majorité mécanique intervienne par exemple pour instituer le Service Militaire d'Intérêt National, comme cela a été le cas, cela passe ; parce que le Service Militaire d'Intérêt National n'a rien de sensible, quelle que soit la sensibilité de chacun ; mais qu'elle serve de fondement à la désignation de personnes appelées à juger éventuellement le Président de la République, Cà-là, ça gêne. Ca gêne, parce que autant le Président de la République a ses pourfendeurs, autant il a ses inconditionnels qu'on ferait mieux d'impliquer dans un procès de leur idole afin de leur enlever de la tête l'impression d'un acharnement comme tout le laisse en ce moment entrevoir. Les procès, quel que soit leur degré d'importance sollicitent grandement notre émotivité. L'exemple type de cette émotivité est la réaction de désapprobation totale de la libération ordonnée, il y a 72 heures seulement de l'Ange de la mort en Argentine avec l'onde de choc que cette décision a provoquée de Buenos Aires à Paris en passant par plusieurs capitales européennes. Pourtant, les magistrats attitrés qui ont rendu cet arrêt, l'ont fait sur la base des lois en vigueur en Argentine et que nul ne conteste là-bas. Pourquoi ? Parce que l'Ange de la mort est un gros morceau qui focalise l'attention sur lui. Or dans le cas de la Haute Cour de Justice, ici au Bénin, ce sont des politiciens et lesquels ? mélangés à quelques magistrats qui devront juger éventuellement le Président de la République, un gros morceau qui a, avec lui, 75% de ses concitoyens.
Voilà pourquoi l'UCP-Faaba et l'UCMP dénoncent avec véhémence l'application de la règle de la majorité mécanique qui n'est pas toujours fondement de la démocratie comme on le laisse croire. L'UCP-Faaba et l'UCMP dénoncent cette application d'autant plus que bien des députés, aujourd'hui présents à l'hémicycle et qui se font les chantres la majorité mécanique à tout prix, n'y seraient pas si cette règle avait présidé à leur élection par le Peuple.
L'UCP-Faaba et l'UCMP soutiennent que pour une question aussi hautement sensible que la composition de la Haute Cour de Justice ; ne pas prendre en compte toutes les composantes de l'Assemblée Nationale sans exclusive dans une telle opération, c'est choisir une partie du Peuple foncièrement contre le Président de la République pour juger éventuellement ce dernier ou des membres de son gouvernement. A priori, cette manière de faire de nos parlementaires majoritaires circonstanciels, déséquilibre d'emblée et dare-dare la balance, symbole de la justice. C'est donc faire le lit à toutes sortes de développements peu souhaités de la part de l'autre partie du peuple qui se targuera, à raison, de n'avoir pas eu l'occasion de dire son mot à un procès du genre.
Vigilance donc pour ne pas tomber dans la haine aveugle !
Vigilance pour conjurer en amont les démons de la discorde !
Vive l'UCP-Faaba !
Je vous remercie.
Nazaire DOSSA
Président de l'UCP-Faaba et Porte-parole de l'UCMP
Tél. : 90923256