Les jeux paralympiques s'ouvrent le début du mois de septembre en Chine. Le Bénin aussi doit être à ce grand rendez-vous. Mais la marginalisation faite à ce sport fait que la délégation béninoise ne sait pas si le seul athlète qualifié ira défendre les couleurs nationales.
C'est un président de la fédération béninoise de handisport visiblement volontaire mais non accompagné que nous avons rencontré. A quelques jours de l'ouverture des jeux paralympiques, Nassirou Domingo se dit consterné et abattu face à la situation que vit son athlète qui doit aller défendre les couleurs nationales à Pékin. Tenez. Le seul représentant béninois à ces jeux pour les handicapés manque de tous. Il n'a pas le rythme d'entraînements qu'il faut, il vit mal et ne sait même pas s'il fera le déplacement du côté de la Chine pour compétir pour sa nation. Ce qui désole le président qui lui-même est un handicapé. Ce sociologue de formation, plus de la quarantaine environ doit courir tous les jours au ministère des sports pour découvrir à quel niveau se cache le dossier des jeux paralympiques pourtant introduit depuis des lustres. Il doit monter des escaliers taper à toutes les portes. Ce qui lui faire dire que le handicapé est considéré comme un sous homme au Bénin. Il va plus loin. Abordant le regard que les uns et les autres ont de cette fédération, il en arrive à la conclusion que « Le handisport est marginalisé dans notre pays ». Ce qui lui permet de faire une comparaison du Bénin avec le Rwanda. « Le Rwanda par le biais du handisport a déjà gagné une médaille olympique ». Cet homme qui vit à plein temps à Covè doit courir dans tous les sens pour que sa fédération récupère à temps, les subventions du ministère des sports. Cet état de chose fait qu'il rencontre moult difficultés dans l'aboutissement de ses intimes convictions. Il dirige une fédération spéciale a-t-il dit. En effet, selon lui, toutes les formes de sports sont contenus dans cette fédération. Il y a notamment le football, le basket-ball, le volley-ball, l'athlétisme, la natation... Ces différentes disciplines requièrent des équipements spécifiques pour une bonne pratique des sportifs handicapés. Autre énigme, cette fédération fait tout possible pour que toutes les formes de handicaps se retrouvent dans la grande maison sportive. « Nous devons aider les handicapés moteurs, visuels, malentendants, arriérés mentaux. ». Et dans le même temps, pour chaque championnat le ministère n'alloue que la subvention de 1000 000 de francs Cfa. Même lorsque le Bénin doit sortir pour rencontrer les athlètes de la sous région ou sur le plan international, on ne donne pas les moyens à la fédération. C'est pour cette raison que le Bénin doit se rendre en Chine avec un seul athlète Pour Nassirou Domingo « Il faut un regard plus humain à notre égard ». Il va plus loin « Notre objectif est d'éviter que le handicapé mendie dans les feux tricolores ». Il conclut son cri du cœur en faisant un appel vibrant au ministre des sports en qui il croit toujours. « Le handisport permet aux handicapés de s'affirmer donc il faut les aider pour leur insertion socioprofessionnelle ». Le président de la fédération compte sur ces jeux paralympiques pour redorer le blason du sport pour handicapés au Bénin.