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Bénin

Bénin
La démocratie  au grand trot
La quatrième élection présidentielle s'est déroulée sans incident majeur avec au finish la victoire du candidat du «Changement», le Dr Thomas Boni Yayi.
Christophe D. ASSOGBA
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Ils étaient vingt-six candidats dont deux femmes, ce 5 mars, tous inscrits sur un bulletin unique. Tous se proclamaient l'homme de la rupture avec l'ancien système. On ne connaissait pas d'avance le gagnant. Mais les trois  grands favoris étaient Me Adrien Houngbédji, leader des «Tchoco-tchoco», Bruno Amoussou, président du Parti social démocrate (Psd) et le Dr Thomas Boni Yayi, ancien président de la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad). Organisée malgré toutes les manœuvres du gouvernement d'alors pour violer la Constitution du 11 décembre 1990, cette élection ne pouvait ne pas souffrir d'insuffisances. Certains électeurs n'avaient pas pensé que le scrutin présidentiel de mars 2006 aurait eu lieu en raison de l'attitude affichée par les autorités de l'ancien régime aux élans plus révisionnistes que démocrates.  L'élection a eu lieu. La surprise est venue des électeurs. Plus de trois millions de Béninois se sont inscrits sur les listes électorales. Ils se sont  massivement rendus aux urnes, surtout au premier tour.
Certes, la campagne du premier tour n'a pas été de tout repos pour les candidats.  Ceux-ci ont bravé la chaleur, la distance pour aller à la conquête de l'électorat fortement morcelé en fiefs électoraux. Au soir du premier tour, les premiers résultats provisoires donnaient le Dr Boni Yayi  en tête dans beaucoup de circonscriptions électorales. Il est suivi de Me Adrien Houngbédji, de Bruno Amoussou, de Léhadi Soglo,  fils de l'ancien président Nicéphore D. Soglo et candidat de la Renaissance du Bénin. Un rang confirmé par la Commission électorale nationale autonome (CENA) et la Cour Constitutionnelle quelques jours après. Les résultats de ces institutions donnaient Thomas Boni Yayi premier avec environ 35% des voix,  suivi de Adrien Houngbédji  avec 25%, Bruno Amoussou troisième avec 19% des voix talonné par Léhadi Soglo avec 8% des voix et Antoine Kolawolé Idji 5% des voix. Le Ko que voulaient certains partisans de Yayi Boni n'a pas eu lieu.  Aucun des candidats du premier tour  n'avait recueilli la majorité des suffrages exprimés, soit 51% pour emporter le scrutin. Mais beaucoup d'entre eux avaient contesté les résultats proclamés par la Cena. Ils avaient estimé que le scrutin du 5 mars était entaché de multiples irrégularités. Bulletins manquants dans les bureaux de vote, absence presque total d'isoloir ou isoloir de fortune, retard dans l'ouverture des bureaux de vote, insuffisance ou inexistence d'encre indélébile censée marquer le pouce de ceux qui avaient déposé leur bulletin dans l'urne. Résultat : certains avaient profité pour voter plusieurs fois. Il n'en fallait pas plus pour indigner le chef d'Etat sortant, le général Mathieu Kérékou qui dénonçait le jour du voter les fraudes et mettait en garde contre une probable annulation du scrutin. Des déclarations qui avaient suscités beaucoup de commentaires dans la presse nationale et internationale et au sein de l'opinion publique. Mais, dans le même temps beaucoup d'organisations d'observateurs comme la Cedeao, «Fors Présidentielle 2006»  sont montées au créneau pour rendre hommage au peuple béninois et créditées transparentes et acceptables les élections du 5 mars. Dans la foulée des félicitations, le corps électoral fut une fois encore convoqué au 19 mars pour le second tour. Une date jugée trop rapprochée par la Cena qui saisissait la Cour Constitutionnelle d'un recours. La Haute juridiction saisit également à son tour le gouvernement Kérékou pour fixer le second tour au 22 mars. Et Cena et Cour Constitutionnelle n'obtint pas gain de cause. Le vote était maintenu au 19 mars. Dans la précipitation, la Cena organise le second tour. Les électeurs accomplissent leur devoir civique. Ils avaient le choix entre le Dr Yayi Boni et Adrien Houngbédji. Le 19 mars, l'affluence dans les bureaux de vote n'était pas comparable à celle du 5 mars. Sur les 3.919.550 d'électeurs  inscrits relevés par la Cour Constitutionnelle, 20725.634 avaient voté. Le suffrage exprimé était 2.650.070. Selon les résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle, le Dr Yayi Boni  a obtenu 1.979.305 suffrages soit 75% des voix contre 673.937 suffrages pour son adversaire Adrien Houngbédji. Avant même la proclamation des résultats provisoires par la Cena, le candidat Adrien Houngbédji a reconnu sa défaite et a félicité l'heureux élu au cours d'un entretien téléphonique et publiquement. Avec sa majorité relative des suffrages exprimés, Thomas Boni Yayi a été proclamé élu Président de la République succédant ainsi au président Kérékou qui venait de faire dix ans à la tête du pays. Il a été investi dans ces nouvelles fonctions par les membres de la Cour Constitutionnelle le 6 avril dernier à Porto-Novo devant plusieurs chefs d'Etat africains et de nombreux invités de marque. En théorie, le résultat est globalement satisfaisant. Un nouveau président démocratiquement élu qui travaille déjà pour la réalisation des ses engagements et  le  redressement  de l'économie nationale malade depuis des années.
<o:p> </o:p>Christophe D. ASSOGBA
Journaliste / Communicateur/ Analyste politique
Tel : (229) 97648206
e-mail : assochrist2002@yahoo.fr
http://assogba.blogg.org
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