• Bénin
    La démocratie  au grand trot
    La quatrième élection présidentielle s'est déroulée sans incident majeur avec au finish la victoire du candidat du «Changement», le Dr Thomas Boni Yayi.
    Christophe D. ASSOGBA
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Ils étaient vingt-six candidats dont deux femmes, ce 5 mars, tous inscrits sur un bulletin unique. Tous se proclamaient l'homme de la rupture avec l'ancien système. On ne connaissait pas d'avance le gagnant. Mais les trois  grands favoris étaient Me Adrien Houngbédji, leader des «Tchoco-tchoco», Bruno Amoussou, président du Parti social démocrate (Psd) et le Dr Thomas Boni Yayi, ancien président de la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad). Organisée malgré toutes les manœuvres du gouvernement d'alors pour violer la Constitution du 11 décembre 1990, cette élection ne pouvait ne pas souffrir d'insuffisances. Certains électeurs n'avaient pas pensé que le scrutin présidentiel de mars 2006 aurait eu lieu en raison de l'attitude affichée par les autorités de l'ancien régime aux élans plus révisionnistes que démocrates.  L'élection a eu lieu. La surprise est venue des électeurs. Plus de trois millions de Béninois se sont inscrits sur les listes électorales. Ils se sont  massivement rendus aux urnes, surtout au premier tour.
    Certes, la campagne du premier tour n'a pas été de tout repos pour les candidats.  Ceux-ci ont bravé la chaleur, la distance pour aller à la conquête de l'électorat fortement morcelé en fiefs électoraux. Au soir du premier tour, les premiers résultats provisoires donnaient le Dr Boni Yayi  en tête dans beaucoup de circonscriptions électorales. Il est suivi de Me Adrien Houngbédji, de Bruno Amoussou, de Léhadi Soglo,  fils de l'ancien président Nicéphore D. Soglo et candidat de la Renaissance du Bénin. Un rang confirmé par la Commission électorale nationale autonome (CENA) et la Cour Constitutionnelle quelques jours après. Les résultats de ces institutions donnaient Thomas Boni Yayi premier avec environ 35% des voix,  suivi de Adrien Houngbédji  avec 25%, Bruno Amoussou troisième avec 19% des voix talonné par Léhadi Soglo avec 8% des voix et Antoine Kolawolé Idji 5% des voix. Le Ko que voulaient certains partisans de Yayi Boni n'a pas eu lieu.  Aucun des candidats du premier tour  n'avait recueilli la majorité des suffrages exprimés, soit 51% pour emporter le scrutin. Mais beaucoup d'entre eux avaient contesté les résultats proclamés par la Cena. Ils avaient estimé que le scrutin du 5 mars était entaché de multiples irrégularités. Bulletins manquants dans les bureaux de vote, absence presque total d'isoloir ou isoloir de fortune, retard dans l'ouverture des bureaux de vote, insuffisance ou inexistence d'encre indélébile censée marquer le pouce de ceux qui avaient déposé leur bulletin dans l'urne. Résultat : certains avaient profité pour voter plusieurs fois. Il n'en fallait pas plus pour indigner le chef d'Etat sortant, le général Mathieu Kérékou qui dénonçait le jour du voter les fraudes et mettait en garde contre une probable annulation du scrutin. Des déclarations qui avaient suscités beaucoup de commentaires dans la presse nationale et internationale et au sein de l'opinion publique. Mais, dans le même temps beaucoup d'organisations d'observateurs comme la Cedeao, «Fors Présidentielle 2006»  sont montées au créneau pour rendre hommage au peuple béninois et créditées transparentes et acceptables les élections du 5 mars. Dans la foulée des félicitations, le corps électoral fut une fois encore convoqué au 19 mars pour le second tour. Une date jugée trop rapprochée par la Cena qui saisissait la Cour Constitutionnelle d'un recours. La Haute juridiction saisit également à son tour le gouvernement Kérékou pour fixer le second tour au 22 mars. Et Cena et Cour Constitutionnelle n'obtint pas gain de cause. Le vote était maintenu au 19 mars. Dans la précipitation, la Cena organise le second tour. Les électeurs accomplissent leur devoir civique. Ils avaient le choix entre le Dr Yayi Boni et Adrien Houngbédji. Le 19 mars, l'affluence dans les bureaux de vote n'était pas comparable à celle du 5 mars. Sur les 3.919.550 d'électeurs  inscrits relevés par la Cour Constitutionnelle, 20725.634 avaient voté. Le suffrage exprimé était 2.650.070. Selon les résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle, le Dr Yayi Boni  a obtenu 1.979.305 suffrages soit 75% des voix contre 673.937 suffrages pour son adversaire Adrien Houngbédji. Avant même la proclamation des résultats provisoires par la Cena, le candidat Adrien Houngbédji a reconnu sa défaite et a félicité l'heureux élu au cours d'un entretien téléphonique et publiquement. Avec sa majorité relative des suffrages exprimés, Thomas Boni Yayi a été proclamé élu Président de la République succédant ainsi au président Kérékou qui venait de faire dix ans à la tête du pays. Il a été investi dans ces nouvelles fonctions par les membres de la Cour Constitutionnelle le 6 avril dernier à Porto-Novo devant plusieurs chefs d'Etat africains et de nombreux invités de marque. En théorie, le résultat est globalement satisfaisant. Un nouveau président démocratiquement élu qui travaille déjà pour la réalisation des ses engagements et  le  redressement  de l'économie nationale malade depuis des années.
    <o:p> </o:p>Christophe D. ASSOGBA
    Journaliste / Communicateur/ Analyste politique
    Tel : (229) 97648206
    e-mail : assochrist2002@yahoo.fr
    http://assogba.blogg.org
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>

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  • Présidentielle 2006 au Bénin
    Divine surprise
    Le Dr Thomas Boni a été proclamé vainqueur de la présidentielle 2006, la quatrième du Renouveau démocratique. Le plus surprenant n'est pas là. Mais dans l'attitude de son challenger et le climat de maturité démocratique qui a prévalu tout au long du scrutin.

    Christophe ASSOGBA

    Il est des soulagements qu'on ne cache pas. Ainsi en va-t-il du happy end sur lequel s'est achevé, jeudi 06 avril le processus électoral béninois. Une conclusion idéale et presque inespérée dans un pays où tout a été tenté par le pouvoir sortant pour empêcher la tenue de l'élection, avec un vainqueur inattendu, modeste et consensuel, un vaincu digne et responsable et des électeurs exemplaires. Une vraie leçon de démocratie renouvelée au monde entier.
    La leçon de Porto-Novo n'est pas tombée du ciel. Elle a son histoire, ses parrains et ses acteurs- à commencer bien sûr par les principaux protagonistes, dont l'action et la retenue ont été déterminantes.
    -Thomas Boni Yayi, tout d'abord. Ancien Directeur général de la Banque ouest africaine de développement (Boad), le banquier de Tchaourou dans le département du Borgou, n'était pas précédé d'une réputation de politicien. Cet homme calme, pondéré et méfiant, à la voix un peu douce et au sourire séduisant, cachait depuis longtemps une vrai ambition, réalisée à la pointe des urnes. Candidat indépendant, Thomas Boni Yayi a eu le mérite de vite comprendre les aspirations de son peuple et de jouer la carte du changement. Il a damé le pion à ses adversaires politiques considérés comme faisant partie de la vieille garde politicienne responsable de la misère du peuple. A l'issue du premier tour, le 05 mars, il a résisté aux pressions d'une partie de son entourage qui souhaitait le voir passer par Ko alors même qu'il n'avait recueilli que 35% des voix. Le résultat final aura été à la hauteur de son pari : 75%. Ainsi, la sanction infligée à la classe politique fait que le président Thomas Boni Yayi n'aura pas à affronter les affres d'une opposition forte au cours de son quinquennat.
    - Adrien Houngbédji, ensuite. Le challenger de Yayi Boni a recueilli 25% des voix, au terme d'un parcours qui fut pour lui des plus difficile à digérer. Plus connu, il s'était déjà présenté plusieurs fois aux élections présidentielles (contrairement à Yayi Boni) et est arrivé souvent troisième après Mathieu Kérékou et Nicéphore Soglo. Il a gagné dans l'affaire une notoriété et une responsabilité. A 64 ans, l'ancien premier ministre «Kpayo» (faux en langue fon) du Général Mathieu Kérékou a encore des chances devant lui, d'autant que son attitude responsable et courageuse face au verdict des urnes lui vaut la reconnaissance du peuple et des partenaires extérieurs du Bénin. Enfin, en dépit de certains dérapages verbaux, Houngbédji a, tout comme ses 26 adversaires du premier tour (pas de campagne électoral au second tour), mené une campagne d'où étaient bannis les appels à la haine et à l'exclusion.
    - La communauté internationale bien sûr, notamment les Etats-Unis, l'Union européenne, la France ainsi que l'Union africaine ont refusé de cautionner les manœuvres du gouvernement de l'ancien président Mathieu Kérékou qui prônait le couplage et le report de la présidentielle en 2008 pour cause de difficultés de trésorerie et de coût élevé des élections. La communauté internationale n'a pas cessé de faire pressions sur le régime précédent pour qu'il organise l'élection présidentielle à bonne date. On se rappelle toutes les situations créées de toute pièce à la Commission électorale nationale autonome (Cena) dans l'organisation du scrutin. N'eût été les appels pressant au respect de la Constitution du 11 décembre 1990, la quatrième élection du Renouveau démocratique n'aurait pas pu avoir lieu à bonne date comme le stipule la loi fondamentale du pays. Au regard du doute qui planait sur cette capitale élection, gage aujourd'hui d'un nouveau départ pour le Bénin, l'organisation des élections à la date constitutionnelle était une condition sine qua non pour que le Bénin bénéficie des milliards du Compte du Millénaire. En somme, la communauté internationale, notamment les partenaires du Bénin ont voté pour l'alternance au pouvoir. Une réalité vivante.
    - Les électeurs béninois, enfin. C'est à eux que toute la communauté internationale a rendu hommage, et c'est évidemment justifié. Aussi bien le taux élevé de participation que le calme qui a entouré les opérations électorales et même le réflexe du vote utile qui a porté Thomas Boni Yayi au pouvoir démontrent une maturation à laquelle on ne s'attendait guère. Economiquement malade en raison de la grande corruption, les Béninois ont presque pour la première fois manifesté un vote transethnique, sacrifiant par pertes et profits quelques-unes des grandes figures politiques des ces quinze dernières années. Pour Adrien Houngbédji, leader des «Tchoco-tchoco» et Bruno Amoussou, président du Parti Social Démocrate (PSD) et leader de l'Alliance Bénin Nouveau (ABN) lors de la présidentielle de mars 2006, l'heure de la retraite a sonné. Le vrai défi auquel le nouveau président Thomas Boni Yayi (TBY) va faire face est multiforme : la reforme de l'administration, la relance de l'économie. Si la communauté des bailleurs de fonds l'y aide, la divine surprise du 19 mars sera vraiment le chemin d'un renouveau économique et de développement pour le Bénin.

    Christophe D. ASSOGBA
    Journaliste / Communicateur/ Analyste politique
    Tel : (229) 97648206
    e-mail : assochrist2002@yahoo.fr
    http://assogba.blogg.org


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  • Présidentielle 2006 au Bénin
    Divine surprise
    Le Dr Thomas Boni a été proclamé vainqueur de la présidentielle 2006, la quatrième du Renouveau démocratique. Le plus surprenant n'est pas là. Mais dans l'attitude de son challenger et le climat de maturité démocratique qui a prévalu tout au long du scrutin.

    Christophe ASSOGBA

    Il est des soulagements qu'on ne cache pas. Ainsi en va-t-il du happy end sur lequel s'est achevé, jeudi 06 avril le processus électoral béninois. Une conclusion idéale et presque inespérée dans un pays où tout a été tenté par le pouvoir sortant pour empêcher la tenue de l'élection, avec un vainqueur inattendu, modeste et consensuel, un vaincu digne et responsable et des électeurs exemplaires. Une vraie leçon de démocratie renouvelée au monde entier.
    La leçon de Porto-Novo n'est pas tombée du ciel. Elle a son histoire, ses parrains et ses acteurs- à commencer bien sûr par les principaux protagonistes, dont l'action et la retenue ont été déterminantes.
    -Thomas Boni Yayi, tout d'abord. Ancien Directeur général de la Banque ouest africaine de développement (Boad), le banquier de Tchaourou dans le département du Borgou, n'était pas précédé d'une réputation de politicien. Cet homme calme, pondéré et méfiant, à la voix un peu douce et au sourire séduisant, cachait depuis longtemps une vrai ambition, réalisée à la pointe des urnes. Candidat indépendant, Thomas Boni Yayi a eu le mérite de vite comprendre les aspirations de son peuple et de jouer la carte du changement. Il a damé le pion à ses adversaires politiques considérés comme faisant partie de la vieille garde politicienne responsable de la misère du peuple. A l'issue du premier tour, le 05 mars, il a résisté aux pressions d'une partie de son entourage qui souhaitait le voir passer par Ko alors même qu'il n'avait recueilli que 35% des voix. Le résultat final aura été à la hauteur de son pari : 75%. Ainsi, la sanction infligée à la classe politique fait que le président Thomas Boni Yayi n'aura pas à affronter les affres d'une opposition forte au cours de son quinquennat.
    - Adrien Houngbédji, ensuite. Le challenger de Yayi Boni a recueilli 25% des voix, au terme d'un parcours qui fut pour lui des plus difficile à digérer. Plus connu, il s'était déjà présenté plusieurs fois aux élections présidentielles (contrairement à Yayi Boni) et est arrivé souvent troisième après Mathieu Kérékou et Nicéphore Soglo. Il a gagné dans l'affaire une notoriété et une responsabilité. A 64 ans, l'ancien premier ministre «Kpayo» (faux en langue fon) du Général Mathieu Kérékou a encore des chances devant lui, d'autant que son attitude responsable et courageuse face au verdict des urnes lui vaut la reconnaissance du peuple et des partenaires extérieurs du Bénin. Enfin, en dépit de certains dérapages verbaux, Houngbédji a, tout comme ses 26 adversaires du premier tour (pas de campagne électoral au second tour), mené une campagne d'où étaient bannis les appels à la haine et à l'exclusion.
    - La communauté internationale bien sûr, notamment les Etats-Unis, l'Union européenne, la France ainsi que l'Union africaine ont refusé de cautionner les manœuvres du gouvernement de l'ancien président Mathieu Kérékou qui prônait le couplage et le report de la présidentielle en 2008 pour cause de difficultés de trésorerie et de coût élevé des élections. La communauté internationale n'a pas cessé de faire pressions sur le régime précédent pour qu'il organise l'élection présidentielle à bonne date. On se rappelle toutes les situations créées de toute pièce à la Commission électorale nationale autonome (Cena) dans l'organisation du scrutin. N'eût été les appels pressant au respect de la Constitution du 11 décembre 1990, la quatrième élection du Renouveau démocratique n'aurait pas pu avoir lieu à bonne date comme le stipule la loi fondamentale du pays. Au regard du doute qui planait sur cette capitale élection, gage aujourd'hui d'un nouveau départ pour le Bénin, l'organisation des élections à la date constitutionnelle était une condition sine qua non pour que le Bénin bénéficie des milliards du Compte du Millénaire. En somme, la communauté internationale, notamment les partenaires du Bénin ont voté pour l'alternance au pouvoir. Une réalité vivante.
    - Les électeurs béninois, enfin. C'est à eux que toute la communauté internationale a rendu hommage, et c'est évidemment justifié. Aussi bien le taux élevé de participation que le calme qui a entouré les opérations électorales et même le réflexe du vote utile qui a porté Thomas Boni Yayi au pouvoir démontrent une maturation à laquelle on ne s'attendait guère. Economiquement malade en raison de la grande corruption, les Béninois ont presque pour la première fois manifesté un vote transethnique, sacrifiant par pertes et profits quelques-unes des grandes figures politiques des ces quinze dernières années. Pour Adrien Houngbédji, leader des «Tchoco-tchoco» et Bruno Amoussou, président du Parti Social Démocrate (PSD) et leader de l'Alliance Bénin Nouveau (ABN) lors de la présidentielle de mars 2006, l'heure de la retraite a sonné. Le vrai défi auquel le nouveau président Thomas Boni Yayi (TBY) va faire face est multiforme : la reforme de l'administration, la relance de l'économie. Si la communauté des bailleurs de fonds l'y aide, la divine surprise du 19 mars sera vraiment le chemin d'un renouveau économique et de développement pour le Bénin.

    Christophe D. ASSOGBA
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  • Parc national de la Pendjari
    Joyau du Bénin

    Situé au nord de la falaise de l'Atacora, dans la boucle de la rivière Pendjari à 553 Km de Cotonou, le parc national de la Pendjari est un don de la nature pour le Bénin.

    Christophe D. ASSOGBA

    «Un joyau». Cette expression convient parfaitement au Parc national de la Pendjari, situé dans l'Atacora, au Nord ouest du Bénin. La beauté ineffable de cette savane soudanaise quasiment intacte, son isolement, ainsi que l'incroyable variété de ses plantes et de ses arbres, de ses insectes, de ses reptiles et de ses mammifères, font de ce lieu une destination fascinante.
    Ce «joyau» est encore à l'état pur. Il se trouve au cœur de l'une des plus vastes savanes humides de l'Afrique de l'ouest. Ce n'est donc pas là que vous trouverez beaucoup de restaurants, d'hôtels ou de boutiques de souvenirs. Seul signe, ou presque, d'une présence humaine : quelques postes de gardes forestiers, des tatas, chefs d'œuvre d'architecture de terre des populations qui peuplent la région et de longues pistes de randonnée, «le meilleur réseau de pistes de tous les parcs en savane en Afrique de l'ouest», selon un guide touristique.

    Une savane transformée en parc

    C'est dans les années 80 que l'on pense à transformer cette savane soudanaise en parc national pour protéger la faune abondante qui peuple la région ou qui y migre chaque année. Mais la tâche n'est pas facile. L'initiative béninoise est soutenue par les partenaires extérieurs. De plus, c'est dans la même période que les infrastructures du parc ont été construites.

    Un joyau aux mille et une facettes

    Le parc, d'une superficie de 266.040 hectares, soit 2750km2, abrite une grande biodiversité. On y trouve un écosystème dans laquelle pousse au moins 200 variétés de plantes et d'arbres. Le plus grand spécimen est le daniella : il mesure près de 20mètres de haut. Le spécimen le plus représentatif est le ximenia, il est encore connu sous le nom de balanite. De taille inférieure au rônier, variété de palmier, plus nombreux et typiques des bords de la rivière Pendjari qui a donné son nom au parc et au kigelia, espèce typiquement africaine reconnaissable à ses longues grappes de fleurs jaunes tubulaires et ses fruits gris, le ximenia est très apprécié des éléphants pour son feuillage facilement accessible. Les racines, écorces et feuilles des ces arbres sont utilisés en médecine traditionnelle.
    Aimez-vous observer les oiseaux ? Dans la Pendjari, vous serez certainement comblé avec les 280 espèces qui ne cesseront de vous enchanter. Le parc héberge la plus grande population d'ibis du pays. En vol, leurs couleurs magnifiques, illuminées par le soleil tropical semble laisser des traînées dans le ciel.
    Mais peut-être préférez-vous étudier des créatures un peu plus proches du sol. Pas de problème ! Le Parc de la Pendjari accueille de nombreuses espèces de batraciens et de reptiles, dont le varan, le plus prestigieux du parc. Animal de sang froid, on peut l'observer pendant «ses siestes matinales au soleil où il aime se réchauffer». Il a la réputation de disparaître dans la brousse dès qu'il sent la proximité de l'homme. Parmi les batraciens figure une grenouille transparente : si on la met sur une plaque de verre, on peut voir fonctionner ses organes.
    Vous pourrez également admirer quelques-unes des 217 espèces de mammifères qui peuplent le parc : éléphant, lion, guépard, hippopotame, buffle, hippotrague, waterbuck, cobe de Buffon, bubale, babouin, vervet, phacochère. Des variétés d'insectes sont aussi les hôtes de ces bois.
    Le parc de la Pendjari ne brille pas seulement par sa très grande biodiversité. Les amoureux de la pêche peuvent aussi y visiter la rivière Pendjari, long de 260 km, qui abrite le trésor marin et dont le lit recèle des espèces rares de poissons «aux formes et aux couleurs curieuses» ; ses berges très ombragées. Le paysage du parc est marqué aussi par des mares de Diwouni, Tiebiga, ou Yangouali et Bali dont les berges en pente douce couvertes de petits végétaux sont des pôles d'attraction pour les animaux. Pour ceux qui ont pour sport, la marche, les six principales pistes de la réserve sont indiquées pour les satisfaire à jamais.
    Comme tout site, le Parc national de la Pendjari a ses problèmes. Entre autres difficultés, confie un responsable du parc, outre la recherche continuelle de fonds et de ressources, l'absence de ressource humaine affectées pour le tourisme, l'absence d'infrastructures d'hébergement, la déforestation à l'extérieur du parc ainsi que le braconnage. Pour que le Pandjari continue à vivre, il faut impérativement que chacun de ces problèmes soit résolu dans un avenir proche.
    Le Parc de la Pendjari reste sans doute l'un des endroits du pays les moins détériorés. Tel un diamant que l'on aime pour sa beauté et pour son caractère éternel, ce joyau béninois enchantera certainement, dans les années à venir, des milliers de visiteurs pour qui la beauté originelle de la planète n'a de prix.

    Article publié dans Le POINT au Quotidien

    Christophe D. ASSOGBA
    Journaliste / Communicateur/ Analyste politique
    Tel : (229) 97648206
    e-mail : assochrist2002@yahoo.fr
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  • Musée d'histoire de Ouidah
    Vestige d'un passé mouvementé

    Ancienne enclave portugaise, le musée d'histoire de Ouidah, est l'un des vestiges d'un passé très mouvementé au Bénin.

    Christophe D ASSOGBA

    Ouidah, la cité des esclaves à 41 km de Cotonou, est un pôle d'attraction pour les touristes. Que viennent-ils voir ? Le temple des pythons est plébiscité. En effet, la maison des serpents python draine des milliers de visiteurs par an, qui peuvent déambuler librement au milieu des pythons, le tenir à la main ou en faire un collier au cou, et admirer la beauté naturelle de ses reptiles de grand prix pour les Ouédah.
    Autres lieux magnifiques, la route des esclaves, la forêt sacrée de Kpassè. Toutefois, des touristes comme Joanne et Luis, étudiants français de l'art africain qui ont beaucoup lu les œuvres de Jules Verne, en visite au Bénin dans le cadre de la journée mondiale du tourisme, restent de marbre devant ces lieux-là, et leur préfèrent les hauts lieux de la culture dont Ouidah regorge : les musées.
    Il y a beaucoup de musées dans cette ville. Il faut séjourner sur place pour vraiment les visiter.

    Le musée des musées

    Le fin du fin en la matière est sans conteste le musée d'histoire de Ouidah, ancien Fort portugais de Ouidah construit en 1721, qui à vrai dire n'est pas un musée, mais des musées. L'un de ses édifices, le «Loge gardien», abrite aujourd'hui l'administration. Vous ne pouvez pas manquer de voir sa façade blanc vif quand vous foulez l'immense pelouse bordée d'arbres fruitiers qui s'étire sur des mètres.
    Quelle est la plus importante attraction du musée d'histoire de Ouidah ? Actuellement, c'est évidemment «l'une des dernière traces du commerce des esclaves au Bénin», selon Serge Rustico, guide touristique. Dans ses 13 salles, sur le bâtiment qui a servi de résidence aux différents gouverneurs, les pièces exposées, pour beaucoup suspendues au mur, retracent l'histoire angoissante et douloureuse de la traite des esclaves. Dans les salles à l'étage, on peut admirer les deux cloches de la chapelle du Fort dont, l'une servaient à appeler les fidèles, l'autre à annoncer la mort. A côté, vous pouvez voir divers objets que les marchands donnaient en échange des esclaves. Non loin, le coffre-fort des Portugais vidé à leur départ sur décision du gouvernement dahoméen le 31 juillet 1961 et la maquette du Fort français, rasé par les occupants à leur départ. «Si les Portugais avaient pris le soin de raser le Fort à leur départ comme les Français et les Anglais, cette mémoire du commerce des esclaves serait perdue à jamais», s'indigne Luis. Toujours à l'étage, sur les murs peint en blanc, sont gravés des tableaux : des coupes de navire négrier, de chaloupe, des scènes de rébellion et de suicide d'esclaves, les activités des esclaves au Brésil, les travaux des champs dans les plantations de canne à sucre.
    Le royaume du danxomè qui a participé activement au commerce des esclaves et dont l'histoire est en relation avec Ouidah n'a pas été oublié dans le musée. Une place de choix est accordée à la cité historique d'Abomey : tambour qui annonce la mort du roi, les recades qui selon l'explication donnée par le guide équivalent au roi, le trône du roi Ghézo, l'emblème des 13 rois qui se sont succédé sur le trône d'Abomey et le premier drapeau du Danxomè.
    . Dans la galerie «Salle du royaume de Savi», on peut contempler, avec amertume et regret, les chaînes qu'on passait aux mains, aux pieds et aux cous des esclaves et des tessons de bouteille de boisson (Gin) donnée en échange des esclaves. «Ces objets ont été retrouvés au cours des fouilles du palais de Savi par l'archéologue américain Kenneth Kelly en 1992-1993», indique Serge Rustico. «Ici, ajoute-t-il, c'est le couronnement du dernier roi de Savi et la cour du roi Houffon chassé en 1727 par le roi Agadja. Connaissez-vous le premier Ambassadeur du Dahomey en France ? Il s'appelle Dom Mathéo Lopès. Voici sa photo».

    Le vodoun

    Au rez-de-chaussée, certains Etats esclavagistes de l'Amérique Latine sont célébrés dans le musée à travers le culte vodoun. On peut contempler des photos de différents adeptes originaires de Cuba, du Brésil et de Ouidah, des statuettes vodoun, des figurines en terre cuite, des balais sacrés venus du Brésil qui servent à provoquer et guérir la variole, des plateaux de fâ, les « assins», les «bochio», statues qu'on place à l'entrée des maisons ou des villages pour chasser les mauvais esprits. La visite fait découvrir les différentes étapes d'un rituel vodoun. Le vodoun relève-t-il du secret ? Quelles sont les variantes entre le rituel vodoun au Brésil, à Cuba et à Ouidah ? Telles sont quelques unes des questions auxquelles la visite répond. On peut également admirer de belles photos sur la danse des carnavals au Brésil et au Dahomey ainsi que la photo du «plus fameux de Brésiliens », selon Serge Rustico, Francisco Félix De Souza Chacha Adjinakou enterré à Ouidah.

    La cour parle

    La zone de visite réservée au public englobe aussi la cour. Dans cette immense cour, vous apercevez la première chapelle de Ouidah fondée le 8 décembre 1858. «Les tout premiers chrétiens du Bénin ont été baptisés dans cette chapelle », déclare le guide. A droite de la chapelle, vous verrez le corbillard qui transportait les morts chrétiens catholiques de Ouidah. Ce corbillard qui garde toujours sa forme malgré l'usure du temps a été donné au musée par la mission catholique en 1972. A côté, il y a le monument des Portugais : au milieu, les 5 plaies de Jésus-Christ, tout autour, les 7 châteaux. A gauche, se trouve la caserne des soldats transformée en centre de documentation, en boutique et en réserve. Derrière cette caserne, vous déboucherez sur la cour où étaient parqués les esclaves sous le soleil et la pluie pendant 15 jours avant leur départ pour les Amériques. Au milieu de cette esplanade transformée aujourd'hui en centre artisanal, se trouve un puits creusé par les esclaves et restauré en 1967.
    L'histoire de l'esclavage est également illustrée par une ancre de bateau retrouvée à la plage de Ouidah et quatre tourelles rempli de pièces d'artillerie aux angles du musée servant de défense au Fort et particulièrement contre les esclaves récalcitrants. Sur le même site, derrière le bâtiment à étage se visite le plus vieux manguier de Ouidah : «300 ans révolus», à en croire le guide. On peut aussi admirer la beauté des anciens portails de l'enclave portugaise. Luis et Joanne ne cachent pas leur satisfaction. «Ce musée est une mine de trésor sur le commerce des esclaves. Ça me fait de la peine au cœur de voir à travers ces objets que mon pays a participé à ce odieux commerce», affirme Joanne, les larmes aux yeux.
    Les objets exposés attestent du rôle joué par Ouidah dans la traite négrière. Bien d'autres particularités du musée mérite que le visiteur s'y attarde, notamment les pictogrammes sur l'histoire de la cité et l'énorme secteur de recherche au niveau de l'ancienne caserne des soldats.

    Article publié dans Le POINT au Quotidien

    Christophe D. ASSOGBA
    Journaliste / Communicateur/ Analyste politique
    Tel : (229) 97648206
    e-mail : assochrist2002@yahoo.fr
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