• Protection des ressources naturelles du parc de la Pendjari

     

    Un complot en préparation contre le Bénin

     

    • En septembre 2011, les avigref ont invité le Mehu à agir pour sauver le parc

     

    • La mafia faunique en difficultés jette le masque

     

     Depuis plusieurs mois, la gestion des ressources naturelles et plus précisément celle du parc national de la Pendjari suscite auprès de certains compatriotes des commentaires et des acritiques acerbes dénués de tout fondement. Le débat autour des réformes courageusement engagées pour la préservation de ce patrimoine national est devenu tellement passionné qu’on y voit des mains expertes invisibles pour semer la confusion, la désinformation et tenter ainsi de noircir les nobles initiatives mises en œuvre pour sauver ce qui peut encore l’être au niveau des réserves naturelles de notre pays. Malgré toutes les tentatives infructueuses de dénigrement et de remise en cause de la décision de l’autorité, la mafia faunique a choisi enfin de jeter le masque. La dernière trouvaille a été de faire de l’intoxication à travers la publication de fausses informations sur le net afin de provoquer la colère des partenaires techniques et financiers qui soutiennent la gestion du parc national de la Pendjari. Une pétition a été d’ailleurs ouverte à cette fin pour servir la cause de ceux-là qui ont toujours profité de la faiblesse de l’Etat pour détruire les maigres ressources dont le Bénin peut encore se prévaloir.

     

    De quoi s’agit-il ?

     

    Deux mois environ après sa nomination à la tête du ministère de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme, Blaise Ahanhanzo-Glèlè, suite aux informations qui lui parvenaient et qui font état de graves menaces qui pèsent sur les ressources naturelles, a effectué deux tournées dans les départements de l’Atacora-Donga et du Borgou-Alibori. La deuxième descente du ministre le 11 Septembre 2011 lui a permis de se rendre dans le parc de la Pendjari en compagnie du directeur général des forêts et des ressources naturelles (Dgfrn), du directeur technique du centre national de gestion des réserves de faune (Cenagref), du directeur du parc de la Pendjari et des maires des 2KP (Kérou, Kouandé et Péhunco) et du député Issa Azizou, ex directeur général des forêts et des ressources naturelles. Le constat unanimement fait  par ces différentes autorités se résume par l’occupation de la zone dite tampon par des agriculteurs, les menaces sur les animaux surtout les éléphants qui font l’objet de chasse ciblée et la descente fréquente des prédateurs de la nature c’est-à-dire les exploitants forestiers qui ont jeté leur dévolu sur les espèces rares protégées existant dans ce parc. Au terme des explications données par les uns et les autres sur le terrain pour éclairer le ministre de l’environnement, il a été convenu qu’il faut prévenir afin d’arrêter les menaces réelles sur le parc de la Pendjari qui attirent beaucoup de touristes car les actions destructrices de l’homme font fuir des espèces rares d’animaux vers d’autres pays comme le Burkina-Faso. Après la visite du parc, le ministre a convoqué une réunion avec le personnel du Cenagref en poste dans l’Alibori élargie aux gardes faunes et aux membres de l’Avigref. Que de déballages ! A cette séance, les gardes faunes ont dénoncé la mauvaise gestion du parc, l’injustice et les menaces que profèrent à leur endroit leur supérieur hiérarchique qui n’est autre que le directeur du parc dans l’exercice de leur fonction. Ils ont également fait part au ministre de la diminution persistante et inquiétante du nombre d’animaux dans le parc sans oublier plusieurs mois d’arriérés de salaire qui leur sont dus. Le représentant des avigref présent a simplement lâché que le parc de la Pendjari est constamment en danger. Cette séance de travail qui s’est achevée très tard dans la nuit a failli dégénérer parce que furieux, les gardes faunes ont décidé de dire toute la vérité à l’autorité et d’en subir les conséquences plus tard. Le directeur du parc a été tout simplement confondu par ses propres agents qui ont pu démontrer qu’il n’a aucune feuille de route dans la gestion de ce vaste patrimoine national. Le 12 Septembre 2011 à Ouassa Péhunco, les maires des 2KP ont demandé au ministre Blaise Ahanhanzo-Glèlè de parer au plus pressé pour arrêter l’hémorragie qui détruit les réserves naturelles de notre pays. Faut-il rester inactif devant un tel appel ? Mieux, à une descente inopinée au niveau du parc de la Pendjari le ministre de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme a surpris dans la réserve un camion frigorifique en stationnement et des expatriés Burkinabè qui s’adonnaient à la pêche. Les intéressés ont reconnu être dans une zone réservée interdite à la pêche.

     

    Le ministre de l’environnement a pris ses responsabilités

     

    Face à ce spectacle désolant, le ministre de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme a pris ses responsabilités pour sauver le parc de la Pendjari.  Plusieurs réunions avec le cabinet ministériel ont permis à l’autorité de prendre la décision de nommer deux intérimaires en lieux et places des directeurs des parcs W et de la Pendjari.  Une feuille de route a été assignée à ces intérimaires en attendant l’aboutissement du processus de recrutement des nouveaux directeurs des deux parcs. Il s’agit entre autres de restaurer l’autorité de l’Etat dans la surveillance rigoureuse des parcs, de protéger réellement les zones cynégétiques réservées interdites de chasse et d’assurer la protection des espèces rares pour permettre aux parcs de conserver leur état de réserve naturelle. Pour marquer la présence effective de l’Etat dans ces parcs et éviter le scénario de l’île de Lété, le ministre de l’environnement a donné des instructions pour que des forestiers soient déployés tout le long du périmètre de la frontière entre le Bénin et ses voisins. C’est le tollé général dans le rang des prédateurs de la nature et de leurs complices. Le processus de cogestion est devenu un prétexte pour dénier à l’autorité son droit de regard sur la gestion des parcs W et de la Pendjari.

     

    Du faux, de l’intoxication et de la désinformation

    La décision prise par le ministre de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme n’a rien à voir dans le principe de la cogestion qui reste intégral. La preuve, la réserve est surveillée par des équipes mixtes composées des agents de l’Etat et des riverains. Les forestiers sont des agents de l’Etat. Le droit d’accès contrôlé aux ressources et le bénéfice à l’utilisation durable de la réserve des populations riveraines est maintenu et sauvegardé, les bénéfices du tourisme sont partagés entre l’Etat et les populations riveraines. Plus concrètement, ils bénéficient :

    -          du versement aux Avigref des 30% des recettes issus du parc ;

    -         du contrôle des recettes du parc par l’U-Avigref ;

    -         de la participation de l’U-Avigref aux prises de décision (Planifications, réunions du comité de développement de la RBP, réunion de comité de surveillance présidé par le Secrétaire exécutif de l’U-Avigref ; etc.)

    -         de la participation des CPL (Chasseurs Professionnels Locaux) aux activités de surveillance du Parc ;

    -         de la mise à la disposition de la Direction du Parc National de la Pendjari (DPNP) par l’U-Avigref de la main d’œuvre non qualifiée pour les travaux d’aménagement et de collecte des données ;

    -         de la préservation des emplois des populations riveraines au niveau de la DPNP ; 

    -         du droit d’usage des populations riveraines sur les ressources de la ZOC (Zone d’Occupation Contrôlée);

    -         de la remise aux populations des carcasses des animaux abattus au cours de la chasse sportive ;

    -         etc.

    Le braconnage et le passage des bouviers dans le parc qui ne datent pas d’aujourd’hui connaissent quand même une meilleure surveillance.

     

    La preuve de la manipulation et de l’anti-patriotisme

    De ce qui précède, on comprend que l’objectif visé par la mafia est de saboter les efforts qui sont faits par le Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme et le Cenagref pour la préservation des aires protégées notamment la Réserve de la Biosphère de la Pendjari sinon comment comprendre que ce soit les mêmes avigref qui avaient demandé au ministre Blaise Ahanhanzo-Glèlè de prendre ses responsabilités face aux menaces sur le parc de la Pendjari qui alimentent aujourd’hui la polémique. On ne peut vouloir une chose et son contraire à la fois. Pourquoi, les avigref  exigent que l’autorité les consulte avant de relever un cadre de l’Etat de ses fonctions ? C’est à croire que les avigref participent au processus de recrutement des directeurs des parcs nationaux. Ce qui n’a jamais été le cas selon nos sources. C’est regrettable que la finalité de cette manipulation est de bloquer les financements extérieurs en direction de la protection des réserves naturelles du Bénin. C’est cela la vérité malgré les efforts de l’équipe en place qui traque tous ceux qui violent la réglementation en vigueur au niveau du parc de la Pendjari.

     

    Aziz Tchénagnon

     

     


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