• Blaise Compaoré a planifié l'assassinat de Thomas Sankara pour prendre le pouvoir au Burkina Faso. C'est ce qu'affirme Prince Johnson, actuel sénateur au Libéria et ancien mercenaire qui, aux côtés de Charles Taylor, a participé à ce coup d'État. Prince Yormie Johnson, seigneur de guerre en costume, connu pour avoir torturé à mort le président du Libéria Samuel Doe, est digne de foi pour trois raisons. La première est que son témoignage, prononcé devant la « Commission vérité et réconciliation » du Libéria le 26 août dernier, n'était absolument pas central, plutôt anecdotique dans le flot de révélations sur les 10 ans de guerre civile du Libéria et l'épopée sanglante de Charles Taylor. Il ne représentait pour lui aucun enjeu. La seconde est qu'il confirme ses dires, au micro de RFI ce 25 octobre, et dans l'autobiographie qu'il a publié en 2003, où il relate ce qu'il a vu et entendu comme témoin de premier plan. La troisième raison qui donne pleine crédibilité à ses accusations, est surtout qu'elles corroborent toutes les enquêtes et les témoignages recueillis sur cette affaire jusqu'à ce jour. (http://www.rfi.fr/actufr/articles/106/article_73998.asp) Plus la peine donc, de tourner autour du pot, quand les précautions journalistiques commandaient, durant plus de vingt ans, de formuler tout bas ce qui se disait tout haut dans les rues de Ouagadougou : "Blaise Compaoré est devenu président à la faveur de l'assassinat de Thomas Sankara". Cette manière de dire sans dire, de pointer quelque légitimes interrogations, de demander pourquoi Blaise n'a jamais rendu visite aux parents Sankara, qui étaient aussi les siens, de mettre en doute la version officielle, le fait que des soldats puissent prendre seuls la décision d'assassiner un président, que le certificat de décès de Thomas Sankara établisse une "mort naturelle", tout cela n'a donc plus cour. Et la presse du Burkina, timorée au lendemain du témoignage du Sénateur Johnson face à la Commission vérité et réconciliation, n'a plus à se censurer. Pour la première fois, un témoin de premier plan raconte les faits. A RFI et à l'AFP, Prince Johnson a affirmé avoir participé avec d'autres mercenaires à l'assassinat de Thomas Sankara, en 1987, après que Blaise Compaoré leur eut demandé de l'"évincer du pouvoir". "Le numéro deux, Blaise Compaoré, a demandé de l'aider à obtenir l'éviction du pouvoir de Thomas Sankara. Il a dit que c'était la seule façon pour nous de pouvoir vivre au Burkina sans aucune menace. Et Sankara a été tué. Nous l'avons fait parce que c'était le seul moyen pour nous de rester au Burkina et de préparer notre attaque contre Doe", a-t-il déclaré. Devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, en 2004, le général John Tarnue, ancien commandant général des forces armées du Libéria, avait déjà raconté cet épisode, en évoquant une rencontre vers le mois d'aout 1987 entre Blaise Compaoré, Charles Taylor, Prince Yormie Johnson, Samuel Varney, Duopo et « d'autres membres entraînés des forces rapprochées du Liberia ». « Et alors ils se sont entendus, se sont regroupés et ont suivi Blaise Compaoré. La même année 1987, ils ont assassiné Thomas Sankara » a relaté John Tarnue. (http://www.thomassankara.net/article.php3 ?id_article=0168) Dans son autobiographie publiée en 2003, Prince Johnson explique que, quand Sankara a eut connaissance du projet de coup d'état, il a refusé que son pays soit utilisé pour déstabiliser le Liberia. Ainsi Taylor a conspiré avec Compaoré pour assassiner le Président, a écrit Johnson. Ce dernier a même tendance à s'attribuer davantage d'importance dans ce coup d'État en sous entendant qu'il aurait directement participé à cet assassinat. On sait pourtant que les soldats chargés de liquider le président étaient Burkinabés, et leurs noms ont été publiés. De là peut-être, la raison pour que le porte-parole du gouvernement burkinabè, Philippe Sawadogo, dénonce lundi 27 octobre sur Radio France internationale, "des affirmations basées sur des éléments un peu dignes de fiction", voire des "affabulations". (http://www.rfi.fr/actufr/articles/106/article_74046.asp) Encore que selon l'historien Stephen Ellis, Prince Johnson n'était pas si loin d'assassiner Thomas Sankara. Citant des sources proches de Prince Johnson, l'historien explique que le 15 octobre 1987, les “Libériens auraient sécurisé le périmètre autour du Conseil de l'Entente pendant que les Burkinabé étaient à l'intérieur. Compaoré contrôlait bien ses commandos mais n'était pas sur des réactions des autres unités militaires.” Car pour le reste, les accusations de Prince Johnson sont très peu “dignes de fiction”. Ainsi, le très sérieux chercheur Stephen Ellis, écrivait en 1999 dans The Mask of Anarchy (New York University Press, 1999, p. 68) : "Prince Johnson et Samuel Varney (...) étaient parmi les déserteurs de l'armée libérienne présents au Burkina Faso. Ces libériens ont alors été approchés par Blaise Campaoré qui a sollicité leur aide pour un coup d'état contre le président du Burkina, Thomas Sankara. Selon un ancien assistant de Compaoré, Houphouet Boigny était au courant des ambitions de Compaoré. Le 15 octobre 1987 des soldats burkinabés sous le commandement de Compaoré, avec l'aide d'un groupe d'exilés libériens incluant Prince Johnson, tuèrent Thomas Sankara." En 1992, le journaliste nigérian M. Nkem Agetua affirmait déjà, dans son ouvrage publié à Lagos "Operation Liberty, the Story of Major General Joshua Nimyel Dogonyaro", que Charles Taylor était associé à la mort de Sankara. Prince Johnson n'a rien fait d'autre que de confirmer que son groupe de mercenaires libériens, commandés alors par Charles Taylor, était venu au Burkina préparer le renversement du président libérien Samuel Doe et qu'ils avaient du pour cela, s'acquitter d'une première tache. Dans le même entretien à RFI, il a affirmé que l'ancien président ivoirien Houphouet Boigny, disparu en 1993, était favorable au renversement de Sankara et avait permis aux mercenaires libériens de "passer par son pays pour aller au Burkina". Là encore, François Xavier Veschave fut l'un des premiers à expliquer la connivence entre Kadhafi, Charles Taylor et Houphouet Boigny (lequel veut se venger de Samuel Doe). Un réseau d'intérêts entre chefs d'États pour lequel, selon Verschave, « l'élimination du président Thomas Sankara est sans doute le sacrifice fondateur ». Philippe Sawadogo peut donc bien considérer ces accusations comme "une intention d'atteinte à notre image". Pour "l'atteinte à l'image", le porte parole du gouvernement du Burkina Faso a parfaitement raison. Quand à "l'intention", encore faut-il déterminer quelle puissance peut parvenir à réunir des témoignages aussi semblables de milieux si divers. A part bien sûr, la réalité historique. Faute d'éclaircissements de la part du principal accusé, qui a toujours nié être impliqué dans cet assassinat, il faut bien se contenter de ces débuts de vérité qui affleurent au fil du temps. A moins que Blaise Compaoré ne se decide, comme au Libéria, de faire oeuvre de vérité comme l'y exhorte l'Union pour la renaissance / Mouvement sankariste (UNIR/MS). http://www.thomassankara.net/article.php3 ?id_article=0640 Rémi RIVIERE remiriviere.pb@gmail.com; http://www.thomassankara.net/article.php3?id_article=0677

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  • Mercredi 3 septembre 2008 Monsieur le Président, Comparaissant volontairement et librement devant la Commission vérité et réconciliation mise en place par le peuple et le gouvernement libériens, Prince Johnson, ancien chef de guerre, a affirmé avoir été sollicité par vous pour participer à l'élimination physique du Président du Conseil national de la révolution, le Capitaine Thomas Sankara. Prince Johnson précise, par ailleurs, que l'on n'était pas dans le faux lorsque l'on a avancé que des Libériens s'étaient, entre autres, chargés de ce "job". Monsieur le Président, Ces graves accusations, relayées tant par la presse tant nationale qu'internationale, vous clouent au pilori. En effet, quand on considère l'implication de la Communauté internationale dans la recherche de la paix au Liberia et la stabilité de ses institutions, on mesure toute l'importance de cette commission vérité et réconciliation et toute la solennité que commande le repentir chez un homme comme Prince Johnson. De ce fait, l'on peut également mesurer combien les déclarations faites devant cette commission valent leur pesant d'or pour le retour de la paix au Liberia et la réconciliation de ses fils. Pendant que tous les autres pays alentour affrontent courageusement leur passé pour construire leur avenir, vous avez malheureusement emmuré le Burkina Faso sous une chape lourde et épaisse depuis vingt et un (21) ans, en faisant tuer votre ami et frère d'armes avec l'aide de mercenaires comme Prince Johnson et Charles Taylor, à qui vous avez renvoyé l'ascenseur au Liberia de la manière que l'on sait désormais ici et partout ailleurs. "Les fuites en avant ne serviront à rien" Ces révélations, Monsieur le Président, vous accusent, et l'histoire vous rattrape en dépit des travestissements multiples et des incessantes manipulations sur les plans judiciaire et diplomatique. Aussi, au moment où le Tribunal pénal international (TPI) pour le Liberia examine ces dossiers, il est grand temps, il est impérieux, Monsieur le Président, que vous rompiez enfin le silence pour faire face courageusement à vos responsabilités aussi bien dans l'assassinat du Président Thomas Sankara que dans les autres crimes odieux commis en collusion avec des Libériens comme Prince Johnson et Charles Taylor, tous commandités par des intérêts étrangers. C'est pourquoi l'Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS), saisissant cette opportunité des déclarations publiques et officielles de l'ex-chef de guerre Prince Johnson, vous demande instamment une explication. Le peuple burkinabé, à l'instar de celui du Liberia, a droit à la vérité comme condition sine qua non de la réconciliation et de l'unité nationale, comme facteur incontournable de progrès et d'enracinement de la démocratie. Les fuites en avant ne serviront à rien, Monsieur le président, car, comme vous le savez bien, aussi longue que soit la nuit, viendra nécessairement le jour. Pour l'heure et en tout état de cause, l'UNIR/MS se réserve, le cas échéant, le droit de demander votre comparution à titre tout au moins de témoin devant le TPI, que nous pourrions saisir par l'effet de connexité. En attendant, elle vous interpelle vivement à bien vouloir répondre très diligemment aux accusations faites publiquement contre vous par Prince Johnson. Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l'expression de notre inébranlable détermination. Avec le peuple, victoire ! Ouagadougou, le 2 septembre 2008 Maître Bénéwendé S. Sankara Source : http://www.thomassankara.net/article.php3?id_article=0640

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  • Derrière les révélations de Prince Johnson, les soutiens burkinabè et ivoirien à la rébellion du Liberia Sans surprise, les pouvoirs ivoirien et burkinabè,mis en cause par le rebelle libérien dans l'assassinat de l'ancien président burkinabè Thomas Sankara en 1987, ont rejeté ses révélations ce lundi. Une affaire qui met en lumière les soutiens dont ont bénéficié à l'époque les futurs rebelles libériens. Les réactions se sont multipliées après les révélations réititérées ce week-end auprès des médias de l'ancien chef de guerre libérien Prince Johnson, qui tout comme le 29 août devant la Commission Vérité et réconciliation, s'est une nouvelle fois accusé du meurtre de Thomas Sankara, en octobre 1987. Selon lui, le crime a été commandité par l'actuel chef de l'état burkinabè Blaise Compaoré, avec l'aval de l'ancien président ivoirien, Felix Houphouët-Boigny. Vingt et un an après cet assassinat, c'est avec suspicion que le gouvernement burkinabè a accueilli les propos de Prince Johnson. Pour le porte-parole de l'exécutif, Philippe Sawadogo, l'aveu tardif de l'ancien chef de guerre n'est que mensonges et affabulations : « Pour moi,ce ne sont pas des accusations avérées... 21 ans avec des aveux basés sur des éléments dignes de fiction, je me dis : qui est derrière ces affabulations ? » Pour l'entourage de la veuve de Thomas Sankara, les déclarations de Prince Johnson ne font que confirmer la rumeur persistante de l'implication de Blaise Compaoré dans cet assassinat. Et pour Maitre Nkounkou, l'un des avocats français de Mariam Sankara, accuser Prince Johnson de mentir n'est qu'une énième manoeuvre de la part de Ouagadougou : « C'est ce qu'on dit toujours quand on a été plusieurs voleurs... Le 40e n'a pas de parole mais les 39 autres connaissent la vérité... Prince Johnson est bien passé par le Burkina Faso à ce que je sache. Je crois que dans ce dossier, chacun essaie toujours de cracher sur le cadavre de Thomas Sankara et ça c'est inacceptable.» Et l'avocat précise qu'il pourrait utiliser ce nouveau témoignage devant la justice burkinabè. Les liaisons dangereuses entre les futurs rebelles libériens, et les pouvoirs ivoirien et burkinabè Nous sommes au Liberia, fin 1985. Thomas Quiwonkpa est assassiné par les soldats de Samuel Doe. Le jeune général vient d'échouer dans sa tentative de renverser le régime qu'il a contribué à installer 5 ans plus tôt. Pour éviter la purge, des officiers de sa communauté prennent la fuite. Parmi eux, son aide de camp, Prince Johnson. Les chemins de l'exil les mènent au Burkina Faso où ils retrouvent Charles Taylor, tout juste évadé d'une prison américaine. Là, le petit groupe d'exilés libériens reçoit le soutien du ministre d'état Blaise Compaoré et du président ivoirien Felix Houphouët-Boigny. A l'époque, le Burkina Faso est un refuge pour les révolutionnaires du continent. Quand au chef de l'Etat ivoirien, il n'a toujours pas pardonné à Samuel Doe le meurtre du fils de l'ex-président William Tolbert, Adolphus Tolbert. La politique rejoint ici les affaires familiales : le jeune homme était marié à la filleule d'Houphouët. Le séjour burkinabè des insurgés libériens prend fin après l'assassinat de Thomas Sankara en octobre 87. Grâce à l'entremise de Blaise Compaoré, Charles Taylor, Prince Johnson et les autres fondateurs du NPFL (Front national patriotique du Liberia) s'envolent pour la Libye pour parfaire leur formation militaire. Deux ans plus tard, à Noël 89, une centaine de rebelles libériens lancent depuis l'ouest ivoirien leur première attaque contre le régime Doe. On retrouvera ensuite dans les rangs du NPFL des dizaines d'instructeurs burkinabè. http://www.rfi.fr/actufr/articles/106/article_74046.asp RFI

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  • C'est une exclusivité RFI. Pour la première fois depuis son passage spectaculaire devant la commission Vérité et réconciliation le 29 août, Prince Johnson, l'ancien chef rebelle libérien, a donné des détails ce week-end sur son rôle dans la mort du président burkinabè, tué en octobre 1987. Cette fois-ci c'est au micro de RFI qu'il s'est confié. A l'époque, Prince Johnson s'entraînait au Burkina Faso. Selon lui, la mort de Sankara aurait été décidée par son bras droit et successeur, l'actuel numéro un burkinabè Blaise Compaoré, avec l'aval du président ivoirien de l'époque, Félix Houphouët-Boigny. Blaise Compaoré a toujours démenti avoir joué le moindre rôle dans la mort de Thomas Sankara

    Prince Johnson a d'abord rendu hommage à l'ancien président burkinabè, qui pour lui était un homme exceptionnel, aimé par son peuple et par le monde extérieur. Mais il fallait se débarrasser de lui : « La seule option pour notre formation, rester au Burkina puis aller en Libye, était de répondre positivement à la requête de Blaise, c'est-à-dire se débarrasser de Thomas Sankara qui était contre notre présence au Burkina ».

    A la question de savoir s'il a été facile de se débarrasser de Thomas Sankara, Prince Johnson répond que le vrai maître des lieux à cette époque-là était plutôt l'actuel président : « Franchement, Sankara n'était qu'un chef cérémonial, c'est Blaise Compaoré qui contrôlait tout, les casernes et la garde présidentielle donc il était très facile de s'infiltrer ».

    Prince Johnson est allé plus loin en citant le nom de l'ancien président ivoirien, Félix Houphouët Boigny : « Il voulait la chute de Sankara pour que nous puissions suivre notre formation et retourner au Liberia pour tuer Doe (Samuel K. Doe, président du Liberia à cette époque, NDLR) parce que Doe a tué son beau-fils, William Tolbert junior... »

    http://www.rfi.fr/actufr/articles/106/article_73998.asp

    Rfi


     


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  • Le 28 Juillet dernier, en début d'après-midi, le président Thomas Yayi Boni prenait un certain nombre d'ordonnances dans la stricte légalité constitutionnelle. Histoire de passer outre l'incapacité des députés d'atteindre le quorum requis dans le cadre de la ratification de divers accords de prêts à conclure avec les bailleurs de fonds dans la perspective d'en finir notamment avec la grave question de l'érosion côtière. Préoccupante question de l'érosion permanente de la côte Est de Cotonou à laquelle aucun de ses deux prédécesseurs, ces 15 dernières années durant, n'a su trouver les moyens de faire face. Ce faisant, le chef de l'Etat vient de donner une fois encore la preuve que pour lui, passe avant toute considération et autres calculs politiciens, l'intérêt des populations qui l'ont plébiscité à la magistrature suprême. Le manteau de fer Pour l'observateur averti des pratiques politiciennes au Bénin, certains groupes de députés déclarés ou non de l'opposition auront par des tractations et autres calculs sordides, choisi de faire chanter la haute Autorité, se disant qu'au finish, et quels que soient les cas de figure qui se présenteraient, ils auraient tout à gagner, en le poussant à bout, de report en report de l'acte de ratification desdits accords de prêts susceptibles de faire bénéficier à la nation d'un investissement de plus de 32 milliards de nos francs. Ou le chef de l'Etat prenait des ordonnances, et on lui faisait porter le manteau de dictateur taillé sur mesure depuis quelques temps. Ou il choisissait de ne pas user des prérogatives que lui confère l'article 68 de la constitution du 11 Décembre 1990, et adieu les grands travaux suscités par le stoppage de l'érosion de la côte Est de Cotonou, dont le maître d'œuvre aurait, tout compte fait, eu la palme et le feedback électoral aux prochaines présidentielles de mars 2011. Mais le président Yayi Boni a choisi de prendre ces ordonnances, dans le souci majeur de damer le pion aux mauvais génies de l'institution parlementaire préservant ainsi les habitats des populations du ravage des flots marins. Et faisant en même temps à la place des députés ce qui aurait du constituer à leurs yeux un devoir légitime. Si pareil « devoir de violence » venait à être interpréter comme un acte dictatorial, alors, faudra-t- il inventer le concept nouveau de dictature du devoir. Car, que l'île de l'été échappe au Bénin par décision de justice internationale, passe encore. Mais que l'Atlantique ampute quelques centaines de kilomètres carrés à la superficie totale de notre pays, sous prétexte que les conseils communaux non pas été installés alors que quelque chose peut-être fait pour y mettre fin, cela est inacceptable. Urgences de l'heure Partant, il était depuis longtemps à parier que les vives tensions ayant vu le jour entre l'institution parlementaire et le chef de l'Etat, iraient s'exacerbant. En perspective de Mars 2011, en effet, les mauvais génies de l'Assemblée nationale n'auront de cesse d'avoir foutu en lambeaux la réputation du Docteur Yayi Boni, allant jusqu'à mettre en œuvre la stratégie de la coalition qui fut autrement efficace contre le président Nicéphore Soglo.A moins qu'ils ne travaillent à susciter par les comportements anarchiques enregistrés ces derniers jours à l'Assemblée nationale, quelque moyen violent de l'empêcher d'aller au terme de son mandat. Ainsi, au lendemain même du 48ème anniversaire de l'accession de notre pays à l'indépendance, commençait véritablement l'épreuve du feu pour Yayi Boni. Saura-t-il la surmonter ? Pour cela,il lui faudrait considérer comme urgences de l'heure : d'insuffler rapidement une dynamique efficace à la résolution des problèmes relatifs à l'installation des conseils communaux, partout où ils ont été engendrés par les tares et les jeux dangereux d'une Cena déjà mise à nu par les médias. de résorber les effets pervers de la grave dépression économique à laquelle le Bénin, l'Afrique et le reste du monde entier sont actuellement en proie, en faisant de notre pays, du Nord au Sud, un gigantesque chantier agricole mécanisé. Cela devrait aller de soi, lorsqu'on sait que le président Yayi Boni a fait de l'agriculture le fondement de son plan d'action et de son programme de société pour les cinq années de son mandat. régler les questions salariales des fonctionnaires de l'Etat qui ont bon droit de s'organiser en syndicats pour la défense de leurs intérêts. En ces périodes de crise grave ou même les subventions colossales de l'Etat n'ont semblé qu'une goutte d'eau dans l'océan de la misère sociale, la revue à la hausse de leurs salaires permettrait aux agents permanents de l'Etat de faire face à l'actuelle situation de vie chère et d'avoir un pouvoir d'achat relativement confortable. Toutefois,les grèves sans fin-suscitées ou non des diverses centrales syndicales font perdre des milliards de francs à chaque fois, à la trésorerie nationale, fragilisant dangereusement la bonne volonté de l'Etat qui pourrait à plus ou moins long terme, se retrouver dans l'incapacité de prendre efficacement ses responsabilités face aux questions salariales et à la revalorisation de la fonction publique. Opération baguette magique De la société future où il fera bon vivre pour chacun et pour tous, au Bénin nouveau, en passant par le Bénin du futur, le peuple béninois, trop longtemps floué par les vendeurs de rêves et d'illusions, a choisi en toute liberté de tabler sur le « changement » du docteur Yayi Boni. Fatigué d'avoir été trop longtemps mené en bateau par les politiciens qui lui ont toujours promis sans fin, un bonheur et un bien-être inaccessibles qui, véritable mythe de tantale, n'a cessé de le désorienter, le peuple béninois veut tout du président Yayi Boni. Tout ! Tout de suite ! Ici ! Et maintenant ! Même si le président de la république doit pour cela faire sortir d'un pan de son boubou une baguette magique. Or à défaut d'avoir fait des miracles, celui-ci a déjà le mérite d'avoir, en un peu plus de deux années de gouvernance, presque réussi à combler une décennie de déficience économique prononcée, ingénieusement orchestrée par des pirates de la politique qui n'ont plus rien à faire valoir aujourd'hui en matière de gestion de la République Et cela, ce n'est pas loin du miracle. Stratégie de la coalition Mais, les stratèges de la coalition ne voudront jamais se l'avouer. Car ils ont leur propre stratégie : on dilapide les fonds du trésor public pendant de longues années jusqu'à ce que l'économie nationale se retrouve suspendue au bord de l'asphyxie. Alors, on va chercher Nicéphore Soglo, un banquier de haut niveau pour le renflouer. On chasse ce banquier du pouvoir sous le fallacieux prétexte qu'il est trop orgueilleux, en formant contre lui une certaine coalition des forces démocratiques.Puis on dilapide à nouveau, une décennie durant, le fruit de son action. Alors on va chercher Yayi Boni, un autre banquier de haut niveau qui recommence à ahaner sous le fardeau des 12 travaux d'Hercule dans le but de rebâtir richesse et prospérité délabrées. En attendant de le chasser à son tour du pouvoir par la vieille, unique et redoutablement efficace stratégie de la coalition. Ainsi de suite .... Mais le peuple sait désormais à quoi s'en tenir. N'en déplaise aux pyromanes de l'institution parlementaire, décidés à créer l'anarchie et à chauffer les esprits à blanc, crescendo, au fur et à mesure que 2011 se rapproche. Date fatidique pour un peuple héroïque. Les stratèges de la coalition sont- ils bien à l'œuvre dans l'ombre opaque et fétide ? En attendant 2011, Monsieur le président, comme le dit le proverbe « fais ce que doit, advienne que pourra ». Karl Miguel

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